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Il était une fois... les classiques Disney

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Message par Alouqua Mer 2 Mar - 22:26

Après 75 ans passés à faire rêver petits et grands, les studios aux grandes oreilles ressortent peu à peu leurs plus beaux chef-d'œuvres en Blu-ray. L'occasion pour la rédaction d'AlloCiné de revisiter les classiques de l'oncle Walt, film après film...

"Bambi"

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Bambi, de Walt Disney et David Hand (1942)

"De tous les films que j'ai pu faire, Bambi a été le choix le plus heureux. Je ne vois pas d'histoire ou de sujet qui puisse toucher les gens davantage."
Walt Disney

De quoi ça parle ?

Au cœur de la forêt, dans une petite clairière, les animaux se rassemblent pour assister à la naissance de Bambi. Avec son ami Panpan le lapin, le petit faon va découvrir la vie au milieu des bois, et grandir au fil des saisons pour devenir le "Prince de la Forêt".

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Un mot sur le film

Cinquième pépite des studios Disney et film préféré de l’Oncle Walt, Bambi est une nouvelle révolution dans le domaine de l’animation. Mais si ce chef-d’œuvre fait aujourd’hui partie de la mémoire collective, la route fut longue pour le petit faon, qui a connu bien des déconvenues avant d’atteindre les salles de cinéma.
L’histoire de Bambi commence entre les pages d’un roman pour enfants, signé par l’auteur hongrois Felix Salter. En 1933, un dénommé Sidney A. Franklin achète les droits pour le cinéma et finit par présenter le projet à Walt Disney, qui tombe littéralement amoureux de l’histoire.
Mais à l’époque, de nombreux projets sont déjà en chantier, à commencer par Blanche-Neige et les sept nains dont la sortie en salles approche, et Bambi doit attendre son tour. Etant à l’origine prévu pour être le second long métrage d’animation Disney, il se fait même voler sa place à trois reprises par Pinocchio, Fantasia et Dumbo, en raison de multiples contretemps.
Contre vents et marées, contre grèves, problèmes de budget et même réquisition des studios par l’armée, Bambi pointe enfin le bout de son nez sur les écrans en août 1942. Mais l’accueil qui lui est réservé reste plutôt froid, tant du côté de la critique que de celui du public, et ce malgré une qualité de dessin jamais vue auparavant et une émotion incroyable.
Des qualités qui commenceront à être reconnues dès la ressortie du long métrage en 1947, ouvrant la voie vers la postérité et le succès unanime qu’il connaît de nos jours.

Le saviez-vous ?

-Dans le but de rendre les personnages du film les plus réalistes possible, les animateurs des studios Disney ont accueilli dans leurs locaux deux jeunes faons envoyés par l’Etat du Maine, et ce pendant plus d’un an. Ils ont ainsi pu s’inspirer de la morphologie des animaux (baptisés Bambi et Féline) pour réaliser leurs dessins.
-Même si la présence des chasseurs est souvent palpable dans le film, le long métrage ne contient aucune apparition visible de l’homme à l’écran. Et pour cause ! Pendant la production du film, une séquence montrant les chasseurs tuant un animal de la forêt avait été projetée devant 400 personnes. Suite aux réactions choquées des spectateurs, Walt Disney s’est ainsi résolu à se passer de la scène.
-Au cours d’une interview, le célèbre cinéaste Steven Spielberg aurait déclaré que Bambi était le film le plus émouvant qu’il ait jamais vu.
-A l’issue du générique de début du film, on peut lire les mots : "A Sidney A. Franklin, Nos sincères remerciements pour sa précieuse collaboration". Il s’agit d’un hommage à l’homme qui avait fait découvrir l’histoire de Bambi à Walt Disney, et qui lui avait fourni les droits d’adaptation du roman.
-Un seul test d’animation montrant le jeune Bambi blotti contre un tronc d’arbre aurait suffi à convaincre Walt Disney de faire le film.
-Walt Disney insista pour que les jeunes personnages soient doublés par de vrais enfants, et non par des adultes modifiant leurs voix, comme cela se faisait à l’époque.
-La première mondiale du film était initialement prévue au Lincoln Theater, à Damariscotta dans l’Etat du Maine. Mais par peur d’éventuelles manifestations de la part des chasseurs du Maine, la projection fut annulée et la première eut finalement lieu à Londres.
-Durant la production du film, les employés des studios Disney utilisaient entre eux la phrase-code "Man is in the forest" ("L’homme est dans la forêt") pour avertir les autres lorsque Walt Disney passait dans les couloirs.
-Bambi est le premier film d’animation dans lequel les animaux sont représentés de façon réaliste, apparaissant plutôt sous forme de caricatures dans Blanche-Neige ou Pinocchio. Les animateurs ont cependant dû leur imposer une personnalité, ce qui n’était pas chose aisée. "Je me suis plongé dans un ouvrage sur le comportement enfantin, et j'ai commencé à adapter toutes les expressions des petits d'hommes aux petits d'animaux. Cela m'aida beaucoup à définir leur caractère," raconte l’animateur Marc Davis.

La suite

Bénéficiant d’une sortie en salles, Bambi 2 retrace les aventures du petit faon après la mort de sa mère. Son père lui réserve une éducation des plus strictes, et c’est auprès de ses amis de la forêt que Bambi tentera de trouver un peu de réconfort, ce qui donnera lieu à de nombreuses aventures au fond des bois. Plus de soixante ans après le premier film, la légende reprend vie !

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"La Belle et la Bête"

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] La Belle et la Bête, de Gary Trousdale et Kirk Wise (1992)

De quoi ça parle ?

Belle est une jeune fille sensible et imaginative, qui passe ses journées plongée dans la lecture et qui repousse obstinément les avances de Gaston, un bellâtre musclé et vaniteux. Seul Maurice, son père, un inventeur farfelu, compte dans sa vie. Un jour que ce dernier se perd dans la forêt, il doit se réfugier dans un château pour échapper à une meute de loups. Irrité par son intrusion, le maître des lieux, une Bête gigantesque et terrifiante, le jette dans un cachot. Pour sauver son père, Belle accepte d’être retenue prisonnière à sa place…

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Un mot sur le film

Un diamant brut dans une mine d’or : voilà comment il conviendrait de situer La Belle et la Bête par rapport aux autres chefs-d’œuvre Disney. 30ème long métrage des studios aux grandes oreilles, figurant parmi les plus grands succès de toute l’histoire de l’animation, il participe grandement à imposer le genre dans le monde du cinéma.
Si les projets de film vieillissent comme le bon vin, on peut aisément comprendre le triomphe de celui-ci, car il ne date pas d’hier. En effet, c’est Walt Disney lui-même qui a le premier l’idée d’adapter le conte de Madame de Beaumont, et ce dans les années 1940. Mais cette histoire donne du fil à retordre à l’Oncle Walt, qui range sagement le dossier au fond de son tiroir. Le projet est repris en main à la fin des années 1980, après l’immense succès au cinéma de La Petite Sirène, qui marque le début du nouvel âge d’or des studios Disney. La barre est très haute, et c’est le producteur Don Hahn qui relève le défi et prend la tête des opérations. Mais l’histoire de La Belle et la Bête se révèle décidément bien difficile à adapter, et la nouvelle équipe se heurte aux mêmes difficultés que Walt Disney quarante ans auparavant.
Le projet décolle quand Alan Menken et Howard Ashman, déjà à l’œuvre sur La Petite Sirène, viennent prêter main forte aux animateurs. Le film prend alors une toute autre tournure et réserve une place d’honneur aux chansons, se transformant ainsi en véritable comédie musicale façon Broadway.
En novembre 1991, La Belle et la Bête, fin prêt, peut enfin sortir dans les salles américaines. Et si le film s’est fait attendre, le succès, lui, est immédiat. Un chef-d’œuvre : peu sont ceux qui hésitent à employer le mot ! Déployant des trésors d’ingéniosité, ce joyau artistique représente également une vraie prouesse technique. La porte vers un nouvel âge d’or Disney, déjà entrebâillée par La Petite Sirène, est désormais grande ouverte.
Avec Là-haut et Toy Story 3 des studios Pixar, La Belle et la Bête reste aujourd’hui le seul film d’animation à avoir été nommé aux Oscars dans la catégorie "Meilleur Film".

Le saviez-vous ?

- A l'origine, le personnage de Chip (la tasse ébréchée) ne devait avoir qu'une seule réplique, mais les producteurs ont tellement craqué sur la voix de Bradley Pierce, son jeune interprète, qu'ils ont fait en sorte de lui faire écrire des scènes et dialogues supplémentaires.
- La Belle et la Bête est dédié au producteur et parolier Howard Ashman, décédé avant que le film ne soit terminé. A la fin du générique, on peut ainsi lire : "A notre ami Howard Ashman, qui a donné à une sirène sa voix, et à une bête son âme. Nous t'en serons éternellement reconnaissants."
- La fumée que l’on peut voir pendant la transformation de la Bête en prince est en réalité de la vraie fumée. Une technique déjà utilisée sur Taram et le chaudron magique.
- Contrairement à ce que l'on pourrait croire, la scénariste Linda Woolverton s'est moins inspirée de La Belle et la bête de Jean Cocteau que des Quatre Filles du docteur March de George Cukor, affirmant qu'il y avait d'ailleurs beaucoup de Katharine Hepburn dans sa Belle.
-Glen Keane, qui a supervisé la création du personnage de la Bête, s’est inspiré de plusieurs animaux différents. La Bête possède notamment la crinière d’un lion, la barbe d’un bison, les défenses s’un sanglier, les sourcils d’un gorille, les pattes et la queue d’un loup, et le corps d’un ours.
-Dans la séquence d’introduction du film, on peut lire sur les vitraux du château les mots latins "Vincit qui se vincit" (littéralement "Vaincra qui pourra se vaincre"). Cette devise fait écho au défi posé à la Bête, qui doit lui-même triompher de sa nature égoïste pour séduire Belle.
-La star de Broadway Angela Lansbury, qui prête sa voir à Mrs Samovar dans le film, pensait que son personnage n’était pas le mieux placé pour chanter la célèbre chanson Histoire éternelle. A la demande du réalisateur, l’actrice a tout de même enregistré un seul et unique essai. Essai tellement convaincant qu’il a finalement été utilisé dans le film.
-La voix de Robby Benson, interprète de la Bête, a été mélangée à des grognements de fauves enregistrés préalablement. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le personnage change de voix à la fin du film, après avoir recouvré son aspect de prince.
-En 1994, La Belle et la Bête devient le premier film des studios Disney à être adapté en comédie musicale pour Broadway. Après de nombreuses prestations couronnées de succès, le spectacle peut aujourd’hui être admiré à Disneyworld en Floride.
-Alors qu’elle prêtait sa voix au personnage de Belle pour la séquence finale , l’actrice Paige O'Hara a laissé couler de vraies larmes. Sa prestation était si intense que le réalisateur lui a demandé si tout allait bien. Là-dessus, la comédienne aurait immédiatement lâché un "Acting !" ("Je ne fais que jouer !").
-Faute de temps, la séquence finale où Belle et le prince dansent a été calquée sur celle de La Belle au bois dormant.

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La suite

La Belle et la Bête donne lieu à ce qu’on pourrait considérer comme deux suites, bien qu’elles ne se déroulent pas après le premier opus, mais au milieu de celui-ci, lorsque le château de la Bête est encore enchanté. La Belle et la Bête 2 : le Noël enchanté et Le Monde Magique de la Belle et la Bête sortent ainsi coup sur coup en 1997 et en 1998, directement en vidéo. Ils réunissent à nouveau tous les attachants personnages qui ont participé au succès du premier film, et retracent entre autres les péripéties de Belle à la veille de Noël, ou préparant un dîner romantique pour le maître des lieux.

"Fantasia"

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Fantasia de James Algar, Samuel Armstrong, Ford Beebe, Norman Ferguson et Jim Handley (1940)

"Fantasia is timeless !" ("Fantasia est intemporel !")
Walt Disney

De quoi ça parle ?

Au seuil de leur succès, les studios Disney revisitent par le biais de l’animation huit monuments de la musique classique. Du Casse-noisette de Tchaïkovski au Sacre du Printemps de Stravinski, en passant par L’Apprenti Sorcier de Paul Dukas, Fantasia est un hommage à ces grandes compositions, illustrées par une série de courts métrages hauts en couleur.

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Un mot sur le film

Aujourd’hui unanimement considéré comme l’un des plus grands films d’animation jamais réalisé, Fantasia a dû patienter plusieurs décennies avant de pouvoir passer à la postérité. En effet l’idée géniale et pour le moins avant-gardiste de Walt Disney d’illustrer des grandes œuvres de musique classique avec des courts métrages d’animation n’a pas eu le succès escompté, du moins pas à l’époque.
La production de Fantasia remonte à l’année 1937. Alors que les studios Disney nagent encore dans le succès post-Blanche-Neige, et que le projet Pinocchio est mis sur les rails, un petit groupe d’animateurs planche en parallèle sur un nouveau court métrage mettant en scène Mickey Mouse. Le dessin animé a ceci de particulier qu’il reprend comme bande-son la célèbre musique de Paul Dukas : L’Apprenti Sorcier. Assisté par le chef d’orchestre Leopold Stokowski, Walt Disney met en chantier plusieurs autres courts métrages, et lance ainsi le projet Fantasia, plus que confiant quant au succès de ce dernier.
Hélas, la chance n’est pas de son côté cette fois-ci. Obligé de raccourcir son film d’une bonne partie, Disney doit également renoncer à la tournée promotionnelle qu’il avait envisagée. Pour couronner le tout, Fantasia est boudé par la critique à sa sortie en 1940, et connait un échec commercial en grande partie à cause de la guerre.
Il faudra attendre de nombreuses années pour le public soit finalement prêt à revoir (sérieusement) sa position, et à faire passer Fantasia au Panthéon de l’animation, bien après la mort de Walt Disney.

Le saviez-vous ?

- Parmi les 8 compositeurs auxquels on doit les musiques utilisées dans Fantasia, le seul encore vivant lors de la production du film était Igor Stravinski. Son célèbre Sacre du printemps fut illustré par un court métrage inoubliable mettant en scène l’évolution de la Terre et l’époque des dinosaures (le compositeur déclara à ce sujet ne pas avoir aimé la nouvelle orchestration de Leopold Stokowski pour le film). Ajoutons que Stravinski avait proposé à Walt Disney de composer pour Fantasia une toute nouvelle œuvre musicale, au moment où ce dernier était venu négocier les droits d’adaptation de sa musique. Une proposition qui ne fut finalement pas retenue.
-C’est le nain Simplet qui devait initialement être le personnage principal de L’Apprenti Sorcier. Disney à finalement décidé de "confier le rôle" à son fétiche Mickey Mouse, soucieux de voir monter la côte de popularité de la célèbre souris.
-Pour accentuer le côté spectaculaire de Fantasia, Walt Disney et Leopold Stokowski ont un temps envisagé de diffuser différents parfums dans les salles de cinéma à des moments importants du film, soit des senteurs de jasmin pour La valse des fleurs, d’encens pour Ave maria et de poudre à canon pour L’Apprenti sorcier. Cette idée a finalement été abandonnée pour des raisons techniques.
-En plus des huit courts métrages constituant la version finale de Fantasia, de nombreuses autres séquences ont été imaginées, sans pouvoir être conservées dans le long métrage. Si certains projets n’ont jamais pu voir le jour, d’autres ont été repris en main 60 ans plus tard pour Fantasia 2000. D’autres encore se sont vus greffer à différents longs métrages, comme Clair de Lune (inspiré de la musique de Claude Debussy), qui a été ajouté à La Boîte à musique en 1946.
-La séquence de Toccata et Fugue en Ré Mineur, illustrée par des formes abstraites et colorées que l’on pourrait presque qualifier de psychédéliques, a un temps été envisagée par Walt Disney comme une séquence en relief, que les spectateurs pourraient admirer grâce à des lunettes 3D.
-Les animateurs qui travaillaient sur L’Apprenti Sorcier ont secrètement donné au personnage du sorcier certains attributs physiques de leur patron, Walt Disney. Le personnage répond d’ailleurs au nom de Yen Sid, qui correspond au nom de Disney en miroir.
-Pour la séquence de L’Apprenti Sorcier, l’animateur Fred Moore a considérablement modifié le design de Mickey. La célèbre souris a ainsi hérité d’un aspect plus moderne, et notamment de pupilles, au niveau des yeux.
-Walt Disney a parlé du projet Fantasia au chef d’orchestre Leopold Stokowski lors d’un dîner au restaurant, lui expliquant ses différentes idées pour L’Apprenti Sorcier et pour d’autres éventuels courts métrages. Au grand étonnement de Disney, Stokowski, qui était à l’époque l’un des plus grands chefs d’orchestre au monde, se proposa immédiatement pour diriger la partie musicale du projet.
-Le célèbre peintre Salvador Dalí avait à l’époque réalisé plusieurs illustrations pour le film, mais celles-ci ne furent pas intégrées au projet final.

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La suite

Soixante ans après la sortie en salles du premier Fantasia, un nouveau programme musical et animé voit le jour. Fantasia 2000 bénéficie d’une sortie au cinéma (ce qui est rare pour une suite de grand classique Disney), et le résultat en est digne. Sept nouveaux courts métrages (L’Apprenti Sorcier étant le seul qui soit commun aux deux films) viennent ainsi enchanter les yeux et les oreilles des spectateurs. De la Cinquième Symphonie de Beethoven à L’Oiseau de Feu de Stravinski, en passant par Rhapsody in Blue de George Gershwin, le spectacle est, une fois encore, remarquable !
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