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Steven Spielberg : un génie des séries ?

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Steven Spielberg : un génie des séries ? Empty Steven Spielberg : un génie des séries ?

Message par Alouqua Jeu 19 Jan - 13:15

A l'heure où "Terra Nova" s'apprête à débarquer à la télévision, retour sur les séries de Steven Spielberg. Savez-vous tout du maître ? Dossier écrit par Alexandre Hervaud

La TV : l'école de cinéma pour Spielberg

Bien avant d'enchaîner les records au box-office mondial, c'est un autre genre de prouesse inédite qui propulse Steven Spielberg à Hollywood : en 1969, âgé de 23 ans à peine, il devient le plus jeune réalisateur à signer un contrat avec un studio.

Si Coppola, Scorsese et d'autres se sont formés à l'école Roger Corman, célèbre producteur grippe-sou et pape de la série B, c'est du côté de la plus sérieuse (et riche) major Universal que Spielberg va roder ses talents de metteur en scène. Déjà auteur d'un bon nombre de courts métrages tournés en 8mm depuis son adolescence, le futur réalisateur de Jurassic Park n'a même pas le temps de terminer son cursus universitaire : le voilà déjà derrière la caméra pour mettre en scène l'un des pilotes de la série Night Gallery. Si ce show, qui durera tout de même trois saisons, n'a pas vraiment laissé un souvenir impérissable au grand public, son créateur reste une référence du petit écran puisqu'il s'agit de Rod Serling, le romancier-scénariste à qui l'on doit La Quatrième dimension. Cette série culte diffusée de 1959 à 1964 impressionnera durablement Spielberg qui lui rendra hommage en 1983 dans un film à sketches du même nom avec ses compères Joe Dante, George Miller et John Landis.

Spoiler:

Après ce «baptême» professionnel, Spielberg continue de tourner plusieurs épisodes de séries (dont un Columbo), jusqu'à ce qu'Universal lui propose en 1971 de réaliser Duel, sa première incursion dans le long format. Coup d'essai, coup de maître : ce qui n'aurait pu être qu'un téléfilm banal de plus transcende son matériau de base (l'histoire est simplissime : un automobiliste innocent est poursuivi par un routier psychopathe) en monument de suspense. Tension omniprésente, cadrages réglés au millimètre : sa facture «cinématographique» permettra même à Universal de sortir le film en salle à l'étranger, comme en France où il sera exploité en mars 1973.

Deux téléfilms plus tard (La Chose puis Chantage à Washington) et Spielberg, fort de cinq années d'apprentissage télévisuel, est prêt à tourner son premier long métrage destiné au cinéma : ce sera le road movie criminel Sugarland express, en 1974. Un an plus tard, Spielberg conquiert le monde avec une histoire de requin tueur, définissant au passage la notion de blockbuster...

De Amblin à Dreamworks : Spielberg producteur

Le nom de Steven Spielberg apparaît pour la première fois dans un générique en tant que «producteur délégué» en 1978 : le bénéficiaire est un jeune réalisateur de 27 ans, un certain Robert Zemeckis, futur metteur en scène de la trilogie Retour vers le futur, qui signe avec Crazy day son premier long métrage. Spielberg assumera à nouveau ce rôle pour le deuxième long de Zemeckis, La Grosse magouille, en 1980.

Un an plus tard, Steven Spielberg fonde la société Amblin Entertainment avec Frank Marshall et Kathleen Kennedy. Le nom Amblin vient d'un court métrage éponyme réalisé par Spielberg en 1968, qui l'avait fait remarquer par les pontes d'Universal. Cette déambulation sans dialogue (to amble, en anglais, veut dire «marcher calmement») est visible, certes en mauvaise qualité, ci-dessous :

Spoiler:

La société est symbolisée par un logo iconique évoquant la fameuse scène du vol à bicyclette de E.T. , l'extraterreste :

Spoiler:

La première production labellisée Amblin Entertainment est Continental Divide, une comédie romantique. Au fil des ans, la société produit certains des films les plus marquants de la pop culture des années 80 : E.T. l'extra-terrestre, Gremlins, Retour vers le futur, Qui veut la peau de Roger Rabbit ? ... Il faut toutefois attendre 1985 et la mise en route de la série Histoires Fantastiques pour qu'Amblin se lance dans la production télé, dont la plus grande réussite restera sans aucun doute Urgences, l'increvable show médical (15 saisons, 331 épisodes) qui révélera George Clooney.

Tout en continuant à mettre en route des projets via Amblin, Spielberg rentre dans le cercle réduit des moguls hollywoodiens en des majors lorsqu'il fonde le studio Dreamworks en 1994, avec Jeffrey Katzenberg (un ancien de chez Disney) et David Geffen (un ancien patron de maison de disque). Dès 1996, une branche dédiée à la production télé voit le jour chez Dreamworks, qui alternera cartons (Spin City, Band of Brothers) et flops (Boomtown). Malgré leurs faibles audiences, certaines séries Dreamworks deviendront cultes et lanceront la carrière d'une flopée de comédiens : on peut citer les excellentes Freaks and Geeks et Les Années campus, deux productions du roi de la comédie US, Judd Apatow. Notons toutefois, et c'est le cas pour les deux exemples précédents, qu'une série produite par Dreamworks n'est pas systématiquement produite par Spielberg lui-même.

En 2011, Spielberg continue d'alterner entre ses deux sociétés différentes pour mener à bien ses divers projets télévisuels. A quelques mois d'intervalle, on a ainsi pu découvrir la série Falling Skies (une production Dreamworks Television) puis l'ambitieuse Terra Nova (une production Amblin).

Histoires Fantastiques, l'échec ambitieux

Spoiler:

Histoires Fantastiques restera comme l'un des projets les plus fous engagés par Spielberg au cours de sa carrière, mais aussi l'un de ses plus cuisants échecs. Tirant son nom original (Amazing Stories) d'un magazine de science fiction, la série est une anthologie fantastique. Autrement dit, chaque épisode d'environ 30 minutes constitue un moyen métrage original à part entière, avec de nouveaux personnages chaque semaine. Avec cette série que la grande chaîne américaine NBC diffuse dès septembre 1985, Spielberg compte rendre hommage à la série culte de son enfance, La Quatrième dimension, dont il vient de signer l'adaptation cinématographique.

Avec à son palmarès des cartons comme E.T. et les deux premiers Indiana Jones, Spielberg est en position de force auprès de la chaîne, qui renouvellera la série pour une deuxième et ultime saison malgré ses faibles audiences et des critiques rarement positives. Démesurément confiante, NBC avait en effet accepté de commander 44 épisodes d'une traite sans même lire un seul scénario écrit !

Doté d'un budget conséquent (on parle d'un coût de un million de dollars pour certains épisodes!) et de son aura de «prince d'Hollywood», Spielberg avait pourtant su attirer du beau monde pour donner corps à ses Histoires pas si fantastiques. Devant la caméra, des acteurs comme Kevin Costner, Patrick Swayze, Christopher Lloyd ou Harvey Keitel donnent de leur personne dans des histoires de fantômes, zombies et autres malédictions. Niveau mise en scène, le show a également pu compter sur la présence de réalisateurs stars : Clint Eastwood, Joe Dante, Martin Scorsese, Danny DeVito, Tobe Hooper, Robert Zemeckis, et bien entendu Spielberg lui-même à deux reprises pendant la première saison, avant d'être trop occupé par les tournages de ses films La Couleur pourpre et L'Empire du soleil.

En France, la série a fait les beaux jours d'Antenne 2 à la fin des années 80. Beaucoup se souviendront sans doute de son générique d'ouverture :

Spoiler:

Si les cuivres du générique composé par John Williams n'ont pas vieilli, on ne peut guère en dire autant des images : un quart de siècle après, les effets spéciaux numériques alors balbutiants font plutôt peine à voir. Quelques années après Spielberg, son poulain Robert Zemeckis, par ailleurs réalisateur d'un épisode de la saison 2 d'Histoires Fantastiques, s'essaiera lui aussi à la production d'une série « anthologique », mais avec bien plus de succès : Les Contes de la Crypte, diffusés sur HBO, angoisseront toute une génération de téléspectateurs pendant sept saisons. Et contrairement à celui d'Histoires Fantastiques, le générique flippant des ses Contes macabres, sur fond de Danny Elfman, n'a pas pris une ride.

Spoiler:

A la guerre comme à la guerre

Passionné par la Seconde Guerre Mondiale depuis son plus jeune âge, et très tôt sensibilisé aux atrocités nazies au sein de sa famille juive, Spielberg n'aura de cesse d'évoquer le conflit, de près ou de loin, dans bon nombre de ses réalisations ou productions. Qu'il le fasse avec une distance humoristique (l'apparition hilarante de Hitler dans Indiana Jones et La Dernière Croisade) ou un sérieux absolu (La Liste de Schindler), cette guerre constitue pour lui le contexte idéal pour exorciser ses démons, défendre certaines valeurs (héroïsme, courage, etc.) tout en proposant, dans la mesure du possible, la démonstration de son savoir-faire en matière de grand spectacle.

Spoiler:

En 1998, Il faut sauver le soldat Ryan et ses incroyables vingt premières minutes, véritable morceau de bravoure (le débarquement comme si on y était, ni plus ni moins), marquent durablement le public comme les pairs de Spielberg, qui seront nombreux à piller le style (montage cut, caméra chancelante et vitesse de prise de vues accéléré) de cette épique introduction. Trois ans plus tard, Spielberg retrouve Tom Hanks, la tête d'affiche de son Soldat Ryan, et produit avec lui la série Frères d'armes pour la chaîne HBO, en co-production avec la BBC.

Plus qu'une simple série, Frères d'armes est à voir comme un long métrage fleuve de 11 heures budgété à 125 millions de dollars, tiré d'un ouvrage éponyme écrit par l'historien Stephen Ambrose. On y suit une compagnie de soldats alliés de leur entraînement à leur parachutage en Normandie, puis leur progression jusqu'à la fin du conflit, en Allemagne.

Multi-récompensée aux Emmy Awards, la minisérie fait son apparition à l'antenne dans une période troublée : le premier épisode, qui attire près de 10 millions de téléspectateurs américains, est diffusé le 9 septembre 2001. Deux jours plus tard, les attentats du World Trade Center marquent l'Amérique, et forceront HBO à revoir leur politique marketing...

Spoiler:

Près d'une décennie plus tard, Hanks et Spielberg remettent le couvert avec The Pacific, toujours pour HBO. Nanti d'un budget de 150 millions de dollars, cette superproduction se situe dans le même univers narratif que Frères d'armes, mais ses héros combattent cette fois-ci l'armée japonaise, notamment dans les batailles de Guadalcanal et Iwo Jima, déjà traitées au cinéma respectivement par Terrence Malick et Clint Eastwood. Pour bien souligner la corrélation entre cette série et Frères d'armes, The Pacific a été retitré pour sa diffusion sur France 2 Band of Brothers : L’Enfer du Pacifique, alors que Canal+ s'était quelque mois plus tôt contenté du titre original.

Dessins animés

En tant que réalisateur, Steven Spielberg ne s'est jamais adonné aux joies de l'animation, à l'exception (dans une certaine mesure, tournage en motion capture oblige), de son futur Tintin. Sa filmographie laisse pourtant percevoir un véritable intérêt pour l'animation, genre auquel il rendrait un vibrant hommage dans The Mission, son épisode culte d'Histoires Fantastiques avec Kevin Costner. Dès 1986, Spielberg est crédité comme producteur délégué du film d'animation Fiével et le nouveau monde. Il suivra de près la production de sa déclinaison télévisuelle diffusée à partir de 1992.

Spoiler:

Peu avant le retour sur petit écran de la souris Fievel, Spielberg produit Les Tiny Toons, série débridée dynamitant l'héritage des cartoons Warner et ses figures historiques (Bugs Bunny et compagnie). Le show propose en effet de suivre les aventures de nouveaux personnages, sortes de versions jeunes des toons les plus célèbres. Les Tiny Toons font partie du giron Amblin, qui produira également une version animée de la trilogie Retour Vers Le Futur. La firme avait d'ailleurs, de 1989 à 1997, sa propre division dédiée à l'animation, très logiquement baptisé Amblimation. A sa fermeture, une partie du personnel intègre Dreamworks Animation.

Si Dreamworks Animation est plus connue pour sa production de films comme la série des Shrek ou des Kung Fu Panda, la plupart de ses succès (comme les deux sagas cités plus tôt ou bien encore Madagascar) ont connu des « prolongements » télévisés sous formes de moyens métrages diffusés sur le petit écran, souvent pendant les fêtes de fin d'année.

Documentaire et télé réalité

Comme évoqué plus tôt, la barbarie nazie commise pendant la Seconde Guerre Mondiale et ses conséquences font partie des obsessions de Steven Spielberg, qui fonde en 1994 la fondation Survivors of the Shoah Visual History. Son but : enregistrer des heures et des heures de témoignages vidéos de survivants de l'Holocauste. En cinq ans, plus de 50 000 interviews dans 56 pays sont ainsi réalisés. Via cette fondation, Spielberg est crédité en tant que producteur délégué sur une demi-douzaine de documentaires sur la Shoah (The Lost Children of Berlin, Broken Silence, etc.)

La seule incursion de Spielberg dans le documentaire non lié à la Seconde Guerre Mondiale est récente : il s'agit de la série documentaire Rising: Rebuilding Ground Zero diffusé à l'occasion des dix ans des attentats du World Trade Center sur la chaîne Discovery Channel. On notera dans la bande annonce ci-dessous le recours plutôt réussi aux effets spéciaux pour visualiser et anticiper le résultat des travaux actuellement en cours à Ground Zero :

Spoiler:

En 2007, Spielberg s'associe au producteur anglais Mark Burnett pour produire On The Lot, une émission de télé-réalité diffusée sur la Fox. Qu'on se rassure, le réalisateur des Les Dents de la Mer ne s'est pas compromis dans un énième sous-Big Brother, puisque le principe du show est de révéler de futurs metteurs en scène prêt à conquérir Hollywood. On ne peut guère parler de succès pour ce programme qui n'aura duré qu'une seule saison, contrairement à son « concurrent » Project Greenlight, chapeauté par Ben Affleck et Matt Damon, et diffusé pendant trois saisons sur HBO. Quant au gagnant de l'unique saison de On The Lot, un certain Will Bigham, tout porte à croire que sa carrière à Hollywood n'a jamais décollé malgré les félicitations de Spielberg à la fin du programme...

Les petits hommes verts

La passion de Spielberg pour les extraterrestres ne date pas d'hier : à peine majeur, en 1964, il tourne Firelight, un (très) long métrage amateur (135 minutes au compteur, tout de même !), bricolé en amateur avec famille et amis, pour un budget de 500 dollars. Cette histoire d'enlèvement par aliens sur fond de couple en crise servira de base à Rencontres du 3ème type, la première incursion de Spielberg dans la science fiction au cinéma.

Spoiler:

Côté petit écran, certains épisodes de l'anthologie Histoires Fantastiques ont abordé la thématique « alien », qui fait aussi parfois son apparition dans certains épisodes de SeaQuest, police des mers, le sous-Star Trek aquatique avec Roy Scheider produit par Spielberg en 1993.

En 2002, ce sujet cher à Spielberg passe au premier plan avec la minisérie Disparition, diffusée sur Sci-Fi. Elle suit l'évolution de trois familles liées d'une manière ou d'une autre à l'action d'extraterrestres sur Terre (crash de vaisseau, enlèvements, etc.). Le pilote est signé Tobe Hooper (le réalisateur de Massacre à la tronçonneuse avait déjà travaillé avec Spielberg sur le film Poltergeist), et les 10 épisodes de la série reçoivent de bonnes critiques.

Spoiler:

Il faudra attendre presque une décennie pour que Spielberg récidive l'expérience en produisant via Dreamworks la série Falling Skies, découverte la saison dernière. Difficile de ne pas penser à l'excellente adaptation de La Guerre des Mondes réalisée par Spielberg lui-même en 2005 avant Falling Skies, qui n'arrive pourtant pas à la cheville de son modèle cinématographique. Malgré quelques bonnes idées et des effets spéciaux irréprochables, la série peine à convaincre. Elle a toutefois été renouvelée pour une deuxième saison. Rendez-vous est donc pris pour l'été 2012 pour voir si cette histoire de survivants d'une invasion extraterrestre saura redresser la barre...

Top 3 des films de Spielberg qui feraient une bonne série

A l'exception de sa trilogie Indiana Jones, "rajeunie" par George Lucas pour les deux saisons des Aventures du jeune Indiana Jones, aucun film de Spielberg n'a connu d'adaptation en série TV. Quand on imagine le désarroi de James Cameron devant la version série de Terminator, on peut comprendre ce constat, même si Spielberg s'est toujours permis de puiser dans sa propre filmographie pour inspirer ses productions TV (son soldat Ryan a servi de base à Frères d'armes, Disparition lorgnait parfois du côté de Rencontres du 3ème type, Falling Skies évoquait souvent La Guerre des Mondes, etc.).

Puisque rien ne nous interdit de fantasmer, à tort ou à raison, sur d'hypothétiques retours par la case petit écran de longs métrages spielbergiens, voici en toute subjectivité un top 3 des films de Spielberg qui pourraient faire une bonne série. Ou en tout cas une série à laquelle on jetterait un œil curieux :

Spoiler:

n°3 : Arrête moi si tu peux

Sortie en 2002, cette comédie dramatique avec Leonardo DiCaprio se penchait sur l'histoire vraie d'un escroc de génie, spécialiste en usurpation d'identité pourchassé par le FBI : Frank Abagnale Jr. Basé sur les témoignages du véritable Abagnale, le film s'est bien entendu abstenu de "broder" autour de son cas et d'imaginer des péripéties fictives. On peut toutefois imaginer le potentiel d'une série basée sur un postulat similaire, même si des séries comme Le Fugitif et Le Caméléon sont déjà passées par là. Le cadre temporel de l'action, à savoir les années 60, est par ailleurs de plus en plus à la mode à Hollywood, succès de Mad Men oblige : parmi les petits nouveaux de la saison 2011-2012, des shows comme Pan Am ou The Playboy Club se déroulent également à cette époque.

Spoiler:

n°2 : Jurassic Park

Imaginer une version TV de Jurassic Park au moment de sa sortie, à savoir la première partie des années 90, n'aurait pas été réaliste, compte tenu des exigences financières qu'un tel projet aurait demandé. Presque deux décennies plus tard, les progrès en matières d'effets spéciaux ne font plus de la création de créatures impressionnantes un obstacle infranchissable. Il n'y a qu'à voir la facture visuelle impressionnante du film Monsters, dont les plans truqués ont quasiment tous été créés sur son ordinateur personnel par Gareth Edwards, le réalisateur surdoué à la barre de ce projet à petit budget. Reste qu'avec le cadre préhistorique de Terra Nova, une adaptation télévisuelle de Jurassic Park n'aurait sans doute pas grand intérêt désormais, d'autant que la production d'une troisième suite a été confirmée cet été par Spielberg lui-même au Comic Con de San Diego.

Spoiler:

n°1 : Minority Report

Véritable claque à sa sortie en 2002, Minority Report était marqué par de véritables morceaux de bravoure et par un scénario malin tiré d'une nouvelle de science-fiction de Philip K. Dick. Cette histoire futuriste imaginait un avenir où les crimes pourraient être évités, car prédits à l'avance par des mutants "utilisés" par les forces de l'ordre. Si tout le film est basé sur le manque de fiabilité d'un tel système, on peut imaginer ce qu'un scénariste malin pourrait imaginer à partir de ce pitch initial. Bien que non adapté de K. Dick, un film récent misait également sur l'alibi temporel pour résoudre des crimes : Source Code, de Duncan Jones. Il y a quelques semaines, on apprenait la mise en route de son adaptation TV chapeautée par un ancien scénariste de Lost...

Steven Spielberg, un producteur télé raté ?

"Mais pourquoi Spielberg est-il aussi nul en séries ?" C'est par ce titre un brin provocateur que le magazine Technikart débute dans son récent hors-série estival consacré aux séries TV un article remettant en cause l'apport réel de Spielberg à la fiction sur petit écran. Pour en arriver à un tel constat, le magazine laisse volontairement de côté certaines réussites du Spielberg producteur, comme Urgences et Frères d'armes, partant du principe que la première reste avant tout une série de Michael Crichton, et que Spielberg ne sert que de "caution" à la seconde.

Parmi les éléments à charge déjà traités dans le présent dossier utilisé pour étayer cette thèse, on trouve l'échec cuisant d'Histoires Fantastiques, qualifié de "gros caprice de sa majesté Spielby". Face à l'inventivité et aux prises de risques que le haut du panier de la production télévisuelle américaine a proposé depuis le début des années 2000, la production de Spielberg peut effectivement sembler plus consensuelle - il n'y a qu'à voir la récente déception Falling Skies pour s'en convaincre.

C'est également par le jeu, toujours cruel, de la comparaison avec ses pairs contemporains que la filmographie TV de Spielberg perd de sa splendeur. Et le magazine de rappeler les efforts de ses deux camarades John Landis et Joe Dante, respectivement impliqués dans les séries (plutôt confidentielles en France mais cultes) Marshall et Simon et Dream On. On pourrait également ajouter à ces deux exemples le cas de Michael Mann (il fait d'ailleurs la couverture du hors série et sera bientôt de retour sur le petit écran pour Luck, sur HBO) voire même celui de Martin Scorsese, dont la mise en scène du pilote de Boardwalk Empire restera l'un des meilleurs souvenirs télé de la saison dernière.

Spoiler:

Pour noircir encore un peu plus le tableau, signalons que l'une des plus excitantes productions TV récentes de Spielberg ne sera jamais diffusée : en début d'année 2011, il rejoint en effet le projet d'adaptation en série de Locke & key, un comic book de Joe Hill. Le scénario est écrit par le duo Roberto Orci et Alex Kurtzman, connus pour leur excellent travail sur Fringe. Mark Romanek, réalisateur de Never Let Me Go, met en scène le pilote qui sera finalement refusé par la chaîne Fox. Contrairement à ce qu'il s'était passé dans les années 80 pour Histoires Fantastiques, il est désormais possible de dire "non" à Steven Spielberg en 2011...

Les projets à venir de Spielberg

Steven Spielberg a deux projets télévisuels radicalement différents dans les starting blocks : le plus avancé, que les téléspectateurs américains pourront découvrir en février 2012 sur NBC, est la série Smash. Créée à partir d'une idée originale de Spielberg par la scénariste Theresa Rebeck, remarquée pour son travail sur New York Police Blues, la série aura pour cadre une troupe d'acteurs engagés pour une comédie musicale à Broadway basée sur la vie de Marilyn Monroe.

Même si certaines surprises du casting peuvent réjouir (Anjelica Huston, entre autres), il est possible que les nombreux allergiques à Glee, dont le succès a sans aucun doute motivé NBC à valider le projet, soient rebutés par les nombreux numéros musicaux de Smash...

Inutile de dire que les pop songs sirupeuses ne feront sans doute pas partie de la bande son de The River, autre série co-produite par Spielberg (via Dreamworks), dont l'arrivée est prévue sur la chaîne ABC en Février également. Le point de départ du show est la disparition au fin fond de l'Amazone d'un scientifique réputé pour ses reportages pédagogiques : grâce à ce postulat de départ, The River jouera la carte de la "caméra vérité" façon [Rec] ou Le Projet Blair Witch. Pas si étonnant que ça puisque le réalisateur de Paranormal Activity, Oren Peli, en est également co-producteur, tandis que l'espagnol Jaume Collet-Serra (Esther) assure la mise en scène du pilote. Si l'on ne sait pas encore vraiment à quelle type de menaces les personnages seront confrontés, les premières images de The River rappellent par instant le monstre de fumée de Lost :

Spoiler:

Dans un tout autre genre, la collaboration tant attendue de Spielberg et Stephen King en excitera plus d'un. Après une première tentative avortée en 2006 (la mini série tirée du roman de fantasy Le Talisman écrit par King et Peter Straub), les deux Steven devraient enfin pouvoir travailler ensemble sur l'adaptation TV du roman Le Dôme, publié en France en mars 2011. Si l'on ne sait pas encore qui sera chargé d'écrire le script, c'est la chaîne Showtime (Weeds, Dexter) qui devrait diffuser cette minisérie, dont on espère qu'elle ne connaîtra pas le même sort que Le Talisman. Rappelons que Le Dôme raconte comme une petite ville du Maine se retrouve isolée du reste du monde par l'apparition d'un mystérieux dôme transparent positionné à ses extrémités.


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Steven Spielberg : un génie des séries ? Empty Re: Steven Spielberg : un génie des séries ?

Message par Vanessa Mars Mar 24 Jan - 7:16

Une série de Jurassic Park, je dirai pas non. J'aime bien les dinosaures moi.


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Merci à ma soeur Degen pour le magnifique kit avatar/sign [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
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