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Franchises et sagas à la française

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Franchises et sagas à la française Empty Franchises et sagas à la française

Message par Alouqua Sam 4 Fév - 16:08

À l’occasion de la sortie de "La vérité si je mens 3", retour sur les franchises et sagas typiques du cinéma français, leurs entrées, leur production parfois chaotique… La vérité, on vous dit tout ! Dossier réalisé par Corentin Palanchini

Franchises et/ou sagas : le point en trois questions...

Trois questions à... Sarah Drouhaud, journaliste au Film Français qui revient pour Allociné sur la différence entre franchises et sagas.

1. Quelle différence existe-t-il entre franchise et saga ?
Il n'existe pas de définition économique précise de la saga ou de la franchise. Je peux vous donner ma définition subjective : je parle de franchise lorsque je suis face à une intention de tenter des films "épisodes". L'exemple le plus connu est sans doute James Bond, et en France, Taxi. On crée ainsi une attente du public. Pour la saga, c'est moins précis, on est plutôt face à une volonté de développer des personnages et un univers, comme Truffaut avec Baisers volés, Domicile conjugal et L'Amour en Fuite. L'univers des séries est finalement proche de l'idée de franchise, et de plus en plus de franchises trouvent leur place non au cinéma mais à la télévision. Je pense notamment à Braquo.

2. Qu'est-ce qui incite à ce qu'un film devienne une saga ? Qui décide d'un nouvel "épisode" ?
Spielberg avait annoncé qu'un deuxième film Tintin verrait le jour, avant même la sortie du film aux États-Unis. Une fois que le film avait été rentable dans le monde, peu importe que le film soit un flop ou non aux États-Unis (et il l'a été) pour qu'un nouvel épisode soit mis en chantier. L'exception a été Le Transporteur (co-production Luc Besson, NdlR), puisque le film a été sur le terrain des anglo-saxons. Le budget n'était pas américain, mais le territoire d'exploitation était large, et ça a marché.
La décision d'une suite appartient au producteur, détenteur des droits du film. Il est courant que les contrats des acteurs contiennent des "droits de suite". Si l'idée d'une suite est lancée, il essayera souvent de réunir les scénaristes d'origine. C'est ce qui s'est passé avec La Vérité 3. Jean-Loup Dabadie a commencé à travailler sur une histoire, mais ce sont finalement les scénaristes d'origines qui ont été réengagés. Le réalisateur est plus facilement interchangeable. En revanche, on essaye toujours de réunir le casting du premier film.

3. Pourquoi en France, la plupart des franchises sont-elles surtout des comédies ?
Il faut trouver des univers qui correspondent au pays auquel le film est destiné. En France, c'est vrai qu'on a une tendance à aller vers la comédie, pourtant récemment, Largo Winch, tourné vers le thriller, est une franchise en plein développement. Elle est basée sur une bande dessinée à succès, comme les américains adaptent leurs comic books et les best-sellers. Quant en France le cinéma adapte Astérix, une bande dessinée comique au succès mondial, on s’inscrit dans ce modèle. L'essentiel est de prendre un risque maîtrisé, et en se basant sur une création, un univers déjà populaire, décliner plusieurs fois la même recette sans lasser le spectateur. Un moyen de ne pas lasser est la méthode utilisée pour L' Arnacoeur (2010) : le film a cartonné en salles, il n’aura pas de suite car le film ne s’y prêtait pas, mais la même équipe refait une comédie avec presque le même casting (Vivre, c'est mieux que mourir, NdlR). Une autre manière de faire une franchise…

Astérix, la franchise française typique

Par Toutatis ! Astérix est un modèle de la franchise. Adaptation d’une bande dessinée au succès international (sauf aux États-Unis, qui ne partagent pas l’engouement pour ce petit village gaulois), Astérix a fait l’objet de quatre films depuis 1999, tous avec Gérard Depardieu en Obélix. Astérix, lui, a déjà changé trois fois de visage (mais pas de moustache) sous les traits de Christian Clavier, puis Clovis Cornillac et maintenant le lunaire Edouard Baer.

Spoiler:

D’une production souvent mouvementée, on retient surtout le chaos au moment d’Astérix aux Jeux Olympiques (2008). Dès 2003, est annoncé qu’"Astérix en Hispanie" sera adapté et réalisé par Gérard Jugnot. L’ex-Bronzé écrit, et propose le scénario à Albert Uderzo, le co-papa d’Astérix (avec le regretté René Goscinny). Le dessinateur refuse le projet, qu’il juge prématuré, et concurrençant potentiellement la sortie d’un nouvel album des aventures du petit Gaulois, et d’un dessin animé, Astérix et les Vikings.

En 2004, Thomas Langmann, producteur du film, annonce l’adaptation d’Astérix aux Jeux Olympiques, avec José Garcia remplaçant Christian Clavier. Ce n’est qu’en octobre 2005 qu’est confirmé Clovis Cornillac en Astérix, reléguant José Garcia à un rôle de décurion romain.

Spoiler:

La franchise Astérix et Obélix a la particularité de repousser les limites budgétaires. Avec quasiment 42 millions d’euros de budget (avec CBO Box-office) , Contre César est le premier film français à bénéficier d’un budget aussi élevé. Il sera battu par Mission Cléopâtre (50 millions), lui-même vaincu par Aux Jeux Olympiques (78 millions) ! Au service de sa majesté a revu le budget à la baisse avec (quand même) 60 millions d’euros. Astérix 4 change encore de production (Fidélité Films) et adapte les albums "Astérix chez les Bretons" et "Chez les Normands" en 3D. Parviendra-t-il à se hisser à la hauteur de ces albums ? Réponse en octobre !

La franchise en chiffres : entrées/ budget (en millions)
Astérix et Obélix contre César : 8,94 millions d’entrées (Gaumont et Katharina, la société de production de Claude Berri).
Astérix et Obélix : mission Cléopâtre : 14,5 millions d’entrées (Canal + et La Petite Reine, société de production de Thomas Langmann).
Astérix et Obélix aux Jeux Olympiques : 6,8 millions d’entrées (La Petite Reine).
Astérix et Obélix au service de sa majesté : 60 millions d’euros de budget (sortie prévue le 12 octobre 2012 par Fidélité Films et Wild Bunch).

Les franchises Besson, l’influence américaine

Le réalisateur, auteur et producteur Luc Besson a initié bon nombre de franchises comme Le Transporteur (3 films), Banlieue 13 (2 films), Arthur et les Minimoys (3 films) et surtout… Taxi (4 films), un exemple du savoir-faire bessonien en matière de marketing et de production. La recette de beaucoup de ces films (les Minimoys mis à part), sont de raconter l’histoire de bad boys : conducteur de taxi rebelle, affrontements entre gangs, convoyeur à haut risque… le tout sur une bande originale créée par des rappeurs (Akhenaton sur Taxi 1, par exemple).

Le flair de Luc Besson l’incite à donner leur chance à des films pourtant décevant au box-office. C’est le cas avec Le Transporteur qui, malgré de mauvais résultats au box-office (à peine 500 000 entrées en France), se voit octroyer une suite qui fera plus du double, résultat égalé par le 3e opus. Au contraire, Taxi commence sur les chapeaux de roues avec 6,5 millions d’entrées, et ne cessera de faire moins (sauf Taxi 2), malgré des budgets toujours plus gonflés. Les résultats de la franchise en font tout de même des produits rentables (4,5 millions d’entrées pour Taxi 4). Le remake américain de Taxi, New York taxi n’a pas eu cette chance : 5000 entrées en France, et bide aux États-Unis (à peine 16 millions de dollars de recette).

L’autre caractéristique des franchises de Besson est qu’elles sont souvent l’objet d’un support marketing et publicitaire hors norme. La sortie au cinéma d’Arthur et les Minimoys, à l’origine une série de romans écrite par Luc Besson, a été boostée par la vente de produits dérivés. Ainsi, pour Arthur et ses suites, des jeux vidéos, goodies, jeux de plateau et de cartes, ainsi que des jouets sont produits et une attraction spéciale est installée au Futuroscope.

Spoiler:

Mais c’est aussi Arthur qui a en partie coulé la société de production de Luc Besson, EuropaCorp, puisqu’Arthur 3 La Guerre des Deux Mondes a représenté 60% de perte globale. L’année 2010-2011 a représenté une perte de plus de 30 millions d’euros pour cette société. Les paris risqués ne payent pas toujours. Sur l’actualité des franchises Luc Besson, on sait déjà que Le Transporteur sera porté sur le petit écran avec Chris Vance dans le rôle titre (2012), et que Taken 2 est lancé. EuropaCorp viserait également une mise en série de la franchise des Sous-doués de Claude Zidi. À suivre…

Les Charlots : le nanar a sa franchise

Les cinéphiles avertis se souviennent de Gérard, Jean, Phil, Jean-Guy et Luis : Les Charlots ! D’abord musiciens, ils sont apparus pour la première fois au cinéma dans La Grande java, ils explosent le box office en tournant avec Claude Zidi la comédie Les Bidasses en folie (1971), qui fait presque 7,5 millions d’entrées ! Le film lance d’ailleurs le "film de bidasses", un sous-genre à part entière. Fort de ce succès, Les Charlots enchainent les films, avec ou sans Zidi.

Spoiler:

Leur recette comique est toujours la même : un groupe de moins que rien carrément crétin, fainéant et imprévisible va devoir lutter contre le service militaire (la série des bidasses), pour la survie d’une petite épicerie face à un grand magasin (Le Grand bazar) ou gagner les Jeux Olympiques. Ils feront également des parodies du genre de cape et d’épée (Les Quatre Charlots mousquetaires) ou d’espionnage (Bons baisers de Hong-Kong) ou de fantastique (Charlots contre Dracula). Le tout sur le mode du film à sketchs, souvent burlesques. Mauvais film certes, mais sympathiques !

La troupe subit quelques modifications au fur et à mesure des années. Luis Rego part après le succès des Bidasses en folie pour poursuivre sa route en solo. En 1975, les Charlots entrent en conflit avec leur producteur Christian Fechner et rompent leur contrat avec lui. Jean-Guy Fechner, frère du producteur et membre des Charlots quitte le groupe pour rester en bon terme avec son frère. Désormais réduits à trois membres, les Charlots vivotent de films fauchés en bides sidéraux. Pour leur dernier film, même Gérard Rinaldi refuse, se consacrant au théâtre, et laisse Jean et Phil seuls dans Le Retour des Charlots, qui fera 15 000 entrées en France.

D’autres franchises « bas du front » verront le jour sur leur modèle. Citons Les Sous-doués (2 films) ou la Septième compagnie (3 films).

Angélique, l’érotisme grand public

Pour toute une génération, l’érotisme grand public au cinéma commença avec la saga des Angélique. Adaptés de romans d’Anne et Serge Golon, les films racontent les tribulations aventuro-érotiques d’une jeune marquise. Ils seront tous réalisés par Bernard Borderie, de 1964 à 1968. On recherche qui jouera Angélique. On fait appel à Brigitte Bardot, qui refuse le rôle. Beaucoup d’autres actrices sont approchées, avant que le nom de Michèle Mercier, encore peu connue du grand public, soit choisi par la production.

Spoiler:


Après avoir lu le premier roman, l’actrice s’identifie totalement au personnage d’Angélique, et tournera dans les cinq films mettant en scène la marquise Sancé de Monteloup. Elle donne la réplique à Robert Hossein, incarnant à l’époque l’idéal masculin et viril en la personne du comte Joffrey de Peyrac. La particularité de la saga est qu’elle mise sur un érotisme assumé. L’année précédent la sortie du premier Angélique voit la sortie cinéma d’Et Dieu... créa la femme, sur l’affiche duquel Brigitte Bardot apparaît seulement vêtue de ses cheveux pour cacher ses seins nus.

Nous sommes dans les années 60, et le film de Vadim parle de la liberté sexuelle, nous sommes à l’époque de l’apparition du bikini, puis du monokini, et Angélique se trouve en parfaite adéquation avec cette émancipation de la femme, insaisissable (n’y a-t-il pas une Indomptable Angélique ?) et sans tabou (la scène de fouet dans Angélique et le sultan).

Spoiler:

Par ailleurs, la vie personnelle de Michèle Mercier est une tragédie, et elle ne parviendra pas à se débarrasser de l’image d’Angélique. Elle essayera en vain de relancer sa carrière en Italie avec notamment le film bis dont Edgar Poe chez les morts vivants alias Les fantomes de Hurlevent ou en France le film de Michel Audiard Une Veuve en or (1969). Après ces tentatives restées sans suite, elle quitte le grand écran, pour n’y réapparaitre que très ponctuellement.

Angélique et les chiffres :

Angélique, marquise des anges : 2,95 millions d’entrées.
Merveilleuse Angélique : 2,3 millions d’entrées.
Angélique et le Roy : 2,18 millions d’entrées.
Indomptable Angélique : 1,91 millions d’entrées.
Angélique et le sultan : 1,78 millions d’entrées.

Emmanuelle, le classique de l’érotisme

Encore aujourd’hui, Emmanuelle fait référence lorsqu’on parle d’érotisme. C’est l’adaptation d’un roman de 1959, déjà porté à l’écran par les italiens dans Moi, Emmanuelle (1969). C’est Sylvia Kristel qui prêtera son corps et son visage à la version française du roman, lancée en 1974, et réalisée par Just Jaeckin. Seulement interdit aux moins de 16 ans lors de sa sortie, et accompagnée d’une censure allégée, le film trouve très vite son public, d’autant qu’il est très bien distribué : 18 copies sur Paris. Emmanuelle sera un triomphe dès la première semaine avec plus de 126 000 entrées sur la capitale, battant la même année Le Retour du grand blond, sorti pour Noël 1974, qui n’en totalisera que presque 107 000 pour le même nombre de copies.

Emmanuelle premier du nom demeure le seul film resté plus d’une dizaine d’années à l’affiche à Paris, sur les Champs-Élysées, permettant au film d’atteindre le score de 9 millions d’entrées, dont 3 millions rien qu’à Paris, (notamment grâce aux touristes). Des suites sont immédiatement mises en chantier par la France, toujours avec Sylvia Kristel.

Spoiler:

Emmanuelle 2 sort dès l’année suivante, et remporte un honnête succès (2,24 millions d’entrées), mais c’est l’échec pour Goodbye Emmanuelle (moins d’1 million). Emmanuelle 4 refranchit la barre du million (est-ce dû au petit rôle qu’y tient Fabrice Luchini ?) pour s’effondrer ensuite avec Emmanuelle 5, sans Sylvia Kristel, qui n’atteint même pas les 500 000 spectateurs. Dès lors, la série se fera à la télévision, grâce à Francis Leroi. Sylvia Kristel finira sa carrière en jouant Emmanuelle vieille dans ces téléfilms, car sa carrière ne se relèvera pas du nanar Airport 80 Concorde avec Alain Delon ou des Monstresses, comédie de Luigi Zampa.

Spoiler:

On le sait moins, mais l’Italie a eu sa franchise : Black Emanuelle (avec un seul « m », pour éviter les problèmes de droits). Une série de 8 films qui voit une actrice noire (souvent Laura Gemser) passer de pays en pays pour toujours plus de plaisirs sensuels. Les États-Unis oseront une série de téléfilms Emmanuelle dans l'espace (1994), qui la voit fricoter avec des aliens !

La vérité si je mens 3 : les franchises qui tentent un retour

Cela faisait onze ans qu’on avait laissé Eddie, Serge, Yvan, Dov et Patrick. Ils étaient apparus sur les écrans en 1997 dans La Vérité si je mens, un film qui évoquait comment un groupe de juifs du sentier parvenait à faire son trou dans l’industrie textile. Avec un sujet original, qui n’est pas une adaptation, les scénaristes Michel Munz et Gérard Bitton (aussi auteurs du 2 et du 3) créent l’événement. Le film fait presque cinq millions d’entrées, et le réalisateur (Thomas Gilou) et les acteurs José Garcia, Bruno Solo, Richard Anconina, Gilbert Melki et Vincent Elbaz sont ravis.

Spoiler:

Pourtant, Vincent Elbaz refusera de jouer dans le deuxième film par manque d’envie, et le désir de tourner autre chose. Il sera remplacé au pied levé par Gad Elmaleh, qui joue le personnage de Dov. Le deuxième film a un succès fulgurant, qui double les entrées du premier film ! Pour le numéro 3, Elbaz est recontacté, et accepte de reprendre son rôle.
La franchise marche surtout autour de ses personnages truculents, attachants et furieusement drôles. L’univers du sentier vu de l’intérieur est également un des attraits de ces films, et un vrai plus pour la saga.

Les trois films sont produits par Vertigo, scénarisés et réalisés par la même équipe. Hormis le 2e, le casting est resté inchangé. Réunir cette équipe au complet a dû demander beaucoup de temps, expliquant en partie le fossé de onze ans entre le nouveau film et le précédent. On peut aussi penser que si un acteur comme José Garcia, très marquant pour la franchise, avait mis son veto, le film aurait eu du mal à se faire.

La franchise en chiffres :

La vérité 1 : quasiment 4,89 millions entrées et 3,86 millions d’euros de budget.
La vérité 2 : 7,46 millions d’entrées et 12,56 millions d’euros de budget.
La vérité 3 : budget de 25 millions d'euros.

Dans le genre « franchise tardive » : Les Bronzés 3 (26 ans après Les Bronzés font du ski), Les Ripoux 3 (14 ans après Ripoux contre ripoux).

Largo Winch, la franchise en devenir

Le personnage de Largo Winch est une création de Jean Van Hamme sous la forme d’abord de romans, puis de bandes dessinées illustrées par Philippe Francq. Son succès est international, et son sujet plus d'actualité jamais. S’intéressant au milieu de la haute finance à travers des héros pleins d’humour, Largo Winch a tout d’une série originale. Elle raconte comment un orphelin yougoslave est choisi comme unique héritier du groupe W, un empire financier international, et les conséquences qui vont en découler.

Spoiler:

La BD est d’abord portée à l’écran dans une série télé en 2001, puis accède au cinéma sous la réalisation de Jérôme Salle. Largo Winch prend les traits de Tomer Sisley, alors peu connu du grand public, et le film mise sur le thriller d’action. Surprise : le film est un succès : 1,76 millions d’entrées en France pour un budget estimé de 25 millions d’euros. Le film rentre dans ses frais et rapporte de l’argent. Un second volet est donc lancé, qui voit Sharon Stone rejoindre le casting, et l’équipe du premier film rempiler dans Largo Winch II.

Le succès est légèrement moindre, pour un budget lui aussi inférieur, mais les chiffres restent bons. Surtout, Largo Winch est une franchise débutante qui s’exporte bien. Résultat : il est probable qu’un troisième film voit le jour, avec la même équipe, qui doit compter sur ce soutien en salles pour faire au moins une trilogie. Rien n’est encore fait, mais on peut espérer le retour du beau milliardaire dans quelques temps…

Les Visiteurs : la franchise qui remonte le temps

Les Visiteurs, c’est avant un énorme succès populaire : 13,7 millions d’entrées en salles, un César de la meilleure actrice dans un second rôle pour Valérie Lemercier, et huit autres nominations aux César. Tout commence lorsqu’en 1990, Jean-Marie Poiré a l’idée de départ du film. Il reforme l’équipe gagnante de son précédent film L' Opération Corned beef : Jean Reno, Christian Clavier et Valérie Lemercier, et part tourner Les Visiteurs (1993), dans lequel le chevalier Godefroy et son écuyer Jacquouille vont se retrouver à notre époque.

Spoiler:

C’est un triomphe, et en 1998, Les Visiteurs 2 est mis en chantier. Problème : Valérie Lemercier ne veut pas le tourner : "pour ne pas refaire la même chose en moins bien". C’est dit ! La production impose alors à Jean-Marie Poiré Muriel Robin, qui qualifiera le tournage de "calvaire". Quoiqu’il en soit, le film finit trouve son public (8 millions de tickets vendus), et se termine même sur un possible troisième épisode… à l’époque de Bonaparte ! Ce dernier n’a pas été tourné, et ne le sera probablement pas.

Plutôt que de filmer le 3e opus, Jean-Marie Poiré à l’idée d’un remake aux États-Unis. Co-scénarisé et joué par Christian Clavier, avec Jean Reno, Christina Applegate et Malcolm McDowell en magicien (!), Les visiteurs en Amérique est un flop là-bas (16 millions de dollars de recettes) comme ici (1,2 millions d’entrées). Le film, dont les héros sont rebaptisés Thibaut de Malfete et André le Pâté, est signé par Poiré sous le pseudonyme de "Jean-Marie Gaubert". Certaines scènes du scénario original sont censurées : adieu "Un Sarrazin !" devant un facteur noir, et bonjour « Un dragon ! » face à un gros utilitaire.

La recette de la franchise : le dur responsable et le crétin irresponsable. Le tout agrémenté de costumes médiévaux, d’anachronismes volontaires et de retour au passé. Dans le premier comme le second film, le placement de produit est érigé en forme d’art : les marques défilent à l’écran de façon ostensible, voire citée (souvenons-nous du "Crunch !" de Jacquouille dans Les couloirs du temps. Cela n’entame évidemment pas le plaisir du spectateur à revoir les aventures des deux compères, qui enchainent les gags cultes à un rythme effréné !

La franchise façon De Funès

On continue dans la comédie avec les franchises centrées sur un acteur comique particulier. On pense évidemment à Fernandel et les Don Camillo (5 films, et un 6e non terminé par l’acteur) ou à Louis De Funès, qui fut à la tête d’une de nos plus longues franchises : Les gendarmes. L’adjudant-chef Gerber et son équipe, dont le maréchal des logis-chef Cruchot (De Funès) vont ainsi vivre 6 aventures, de 1964 à 1982, le succès étant toujours au rendez-vous.

Spoiler:

Le premier film, Le Gendarme de Saint-Tropez, consacre De Funès comme star à part entière, et le sort des petits rôles dans lesquels il était cantonné. Petit à petit, la franchise, réalisée par Jean Girault, devient supervisée en sous main par De Funès. Cela va même devenir un "show De Funès", émaillé de scènes obligées (cultes depuis le premier volet) : la bonne sœur en dodoche, les remontrances de Galabru, De Funès qui martyrise son équipe, etc…

Sans rentrer dans le détail, l’équipe des gendarmes variera. Le départ le plus marquant sera celui de Jean Lefebvre qui, voyant la majorité de ses scènes coupées du montage final du Gendarme en balade (1970), se brouille avec De Funès, qu’il accuse d’être responsable de ces coupes. L’autre incident majeur sera la santé déclinante de Louis De Funès, qui a développé des problèmes cardiaques depuis le tournage de Rabbi Jacob (1973). Le succès sera néanmoins au rendez-vous pour Le Gendarme et les extraterrestres (1978), un peu moins pour l’ultime film de la saga et de De Funès, Le Gendarme et les gendarmettes (1982).

Spoiler:

La franchise en chiffres :

Le gendarme de St Tropez : 7,8 millions d’entrées.
Le gendarme à New York : 5,49 millions d’entrées.
Le gendarme se marie : 6,82 millions d’entrées.
Le gendarme en ballade : 4,87 millions d’entrées.
Le gendarme et les extraterrestres : 6,28 millions d’entrées.
Le gendarme et les gendarmettes : 4,20 millions d’entrées.

Avec Louis De Funès, nous aurions aussi pu parler de la trilogie loufoque des Fantômas, réalisés par André Hunebelle avec Jean Marais et Mylène Demongeot.

OSS 117, la saga d’espionnage

L’espion OSS 117, alias Hubert Bonisseur de la Bath, a été créé en 1949 par l’écrivain Jean Bruce (et repris ensuite par sa femme puis ses enfants). Hubert travaille pour le bureau de renseignements "Office of Strategic Services" américain. En France, de tels romans sont une première ou peu s’en faut, et anticipent ce que sera James Bond, créé quatre ans plus tard ! Au cinéma, le héros est porté à l’écran dès 1957 par Jean Sacha dans OSS 117 n'est pas mort. L’adaptation la plus célèbre est néanmoins celle de la série de films réalisée par André Hunebelle qui, de 1963 à 1968, va décliner les aventures de l’espion sur grand écran.

Le succès sera au rendez-vous, et lancera la carrière d’Hunebelle. Parallèle intéressant, la série plus récente des OSS 117 a également lancé la carrière de son réalisateur Michel Hazanavicius. Misant avant tout sur l’humour parodique et les références cinématographiques, OSS 117, Le Caire nid d'espions (2006) et Rio ne répond plus (2009) sont deux OVNI qui firent chacun plus de 2 millions de spectateurs en salles, pour des budgets respectifs de 11 et 23 millions d’euros. Hubert est interprété par Jean Dujardin, qui a vite enfilé la cravate et la "Bond attitude", teintée de colonialisme.

Avec Hazanavicius, on n’adapte plus les romans de Jean Bruce, mais on se sert du personnage en le caricaturant, et pour parodier les films d’espionnages des années 50 et 60. Le succès est au rendez-vous, au point qu’un OSS 117 3 est envisagé. Néanmoins, avec le succès de The Artist, notamment aux États-Unis avec ses dix nominations aux Oscar, nul doute que ce troisième opus n’est pas la priorité du moment, et pour son acteur, et pour son réalisateur.

Spoiler:

La franchise en chiffres (seulement les films à financements majoritairement français, dans lequel le héros s’appelle OSS 117) :

OSS 117 n'est pas mort (1959) : 1,39 millions d’entrées.
OSS 117 se déchaine (1963) : 2,32 millions d’entrées.
Banco à Bangkok pour OSS 117 (1964) : 2,93 millions d’entrées.
Furia à Bahia pour OSS 117 (1965) : 2,68 millions d’entrées.
Atout cœur pour OSS 117 (1966) : 2,12 millions d’entrées.
OSS 117 prend des vacances (1970) : 0,54 millions d’entrées.
Pas de roses pour OSS 117 (1968) : 1,22 millions d’entrées.
OSS 117 Le Caire nid d’espions (2006) : 2,30 millions d’entrées.
OSS 117 Rio ne répond plus (2009) : 2,52 millions d’entrées.

Dans le même genre : Le Gorille (3 films, un avec Lino Ventura et deux avec Roger Hanin), Le Tigre (2 films avec Roger Hanin), Le Monocle (3 films avec Paul Meurisse).


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