Une décennie de comics sur grand écran
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Une décennie de comics sur grand écran
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Les années 2000 ont été marquées par le retour en force des adaptations de comics sur grand écran. L'avancée des moyens techniques permettant désormais de représenter les super-héros les plus mythiques à l'écran, les studios ont lancé l'offensive avec l'aval des deux maisons mères DC et Marvel, et comme toujours on y trouve du bon et du moins bon.
L'invasion des salles obscures va continuer de plus belle avec les futures productions de Captain America, Thor, The avengers, la suite de Wolverine Origin, X-Men Origin Magneto, le dernier volet de la trilogie Batman de Christopher Nolan, ainsi que les reboots de Superman et Spiderman.
Retour sur une décennie d'adaptations, avec ses hauts et ses bas.
Daredevil et Elektra
On tient avec Daredevil la fine fleur du navet made in Marvel. Casting improbable, intrigue niveau CP, effets spéciaux à l’encan, tout y est.
Inutile de dire que la crédibilité de Ben Affleck en avocat aveugle qui se change en super-héros impitoyable la nuit n’a d’égal que le charisme de Colin Farrell en tueur à gages qui, entre deux lancers de couteaux, a toujours le temps de placer un jeu de mot consternant.
Fait assez singulier dans la généalogie cinématographique, Daredevil a été privé de suite, ce qui se comprend, mais a engendré un spin-off, ce qui se comprend moins. Et si la tueuse ninja jouée par une Jennifer Garner peu convaincue est le point commun des deux adaptations, il est quasi impossible d’établir un lien logique au niveau de l'histoire. Il semble d’ailleurs que les scénaristes eux-mêmes se soient épargnés ce genre de dilemme. Qu’importe si tous les spectateurs ont vu Elektra mourir dans le film précédent, deux incantations prononcées par un Terence Stamp pieds nus dans une ambiance pseudo mystique suffiront à expliquer cette résurrection. Une heure, trente minutes et une absence de scénario plus tard, la perplexité a fait place à l’ennui le plus total.
Les 4 fantastiques
La bd n'est pas à l'honneur avec un premier film poussif, un casting à moitié réussi ( Michael Chiklis dans le rôle de la Chose) donc à moitié raté ( Julian Mcmahon en docteur Fatalis) et une intrigue que même Paco Rabanne pourrait prédire... seul morceau de bravoure : des dialogues qui une fois n'est pas coutume, évitent délibérément d’être asexués, à l’inverse de la tendance qui semble se généraliser dans le genre, et ça bien avant le rachat de Marvel par Dysney. La réplique de Jessica Alba avouant amoureusement « tu fais monter ma température » à son Mister Fantastic de mari reste donc le meilleur moment du second opus.
Superman Returns
Un travail plutôt honnête, mais un accueil mitigé. La promotion de l’époque n’a sans doute pas assez insisté sur la nature de Superman Returns : c’est un remake du second Superman, dont le ton était très léger. Tous ceux qui attendaient un Lex Luthor infaillible et machiavélique ont été déçus par Kevin Spacey qui pourtant suit son cahier des charges : cabotiner en s’inspirant du jeu de Gene Hackman.
Succès inattendu dans certains milieux, le Kryptonien est au passage devenu une icône gay en raison du physique d’éphèbe de son interprète, n’oublions pas qu’il en faut peu pour un héros qui passe son temps en slip rouge. C’est donc un « try again » qui sanctionne le film, lui aussi parti pour connaître les joies du reboot.
Hellboy
Après son travail salué sur Blade 2, Guillermo del Toro a eu la latitude nécessaire pour insuffler à Hellboy toute l'étrangeté qui caractérise son univers. De plus avoir privilégié des comédiens crédibles au détriment de superstars s'est avéré payant. Ron Perlman incarne brillamment ce démon pince-sans-rire qui se lime les cornes, cachant un cœur d'artichaut sous son apparence monstrueuse. John Hurt de son côté livre quelques moments d'émotion.
Le second volet est moins subtil, on sent que le réalisateur espagnol prend plus de plaisir à filmer son bestiaire étoffé de créatures en tout genre que l'évolution des personnages principaux, mais son enthousiasme est communicatif et on profite du spectacle.
Au final on retient deux bons films cohérents qui ne trompent pas sur la marchandise. Si un troisième voit le jour, ce ne sera pas avant trois ou quatre ans selon le réalisateur, occupé par son adaptation de Bilbo le Hobbit.
X-Men
Bryan Singer commence de manière assez scolaire, et le premier volet ne parvient pas à éviter les longueurs dues aux séquences explicatives, pour un concentré d'action pourtant bien mis en scène qui n'arrive qu'à la toute fin. Si Hugh Jackman et Ian Mckellen se détachent du lot, le reste du casting n'est pas transcendant.
X-men 2 est sans conteste le plus réussi, grâce à un scénario plus subtil qu'il n'y paraît. Celui-ci mêle en réalité trois intrigues qui se superposent : l'opposition puis l'union forcée entre bons et méchants mutants, la répression dont ils sont victimes et la découverte des origines de Wolverine. L'équilibre entre action pure et scènes plus calmes est de mise, et la séquence finale est spectaculaire autant que dramatique, avec une Famke Janssen séparant les flots avant de disparaître.
X-men 3 perd avec le réalisateur Bryan Singer tout ce qui faisait le charme du précédent. Brett Ratner ne fait pas dans la finesse, et tout le film n'est qu'un prétexte à une énorme baston finale entre bons et mauvais mutants. Les scénaristes, conscients qu'il s'agit de l'ultime film de la franchise, ont pris un malin plaisir à faire apparaître le maximum de personnages, parfois en dépit du bon sens et souvent sans leur donner aucune profondeur. De plus la conclusion censée clôturer la saga a la consistance d'une jolie queue de poisson.
Si l'ensemble reste assez inégal, la trilogie assume la difficulté des films à héros multiples et malgré tout atteint ses objectifs : ancrer ses personnages dans les problématiques du monde actuel (les difficultés de l'intégration d'êtres différents au sein d'une population craintive), créer des personnages charismatiques (Wolverine et Magneto) et installer l'univers mutant durablement au cinéma, engendrant une série de préquelles et de spin-off.
Spiderman
Le premier opus a posé des bases plutôt correctes, avec un Tobey Maguire crédible et un Sam Raimi dévoué. En dépit de son costume high tech tendance bioman, le personnage du bouffon vert vit assez bien son passage sur grand écran grâce à Willem Dafoe toujours à son aise dans ce genre de rôles.
La suite a également été bien reçue du public et de la critique. Alfred Molina se révèle convaincant en docteur Octopus plus victime que maître de ses tentacules métalliques, et l’histoire fait la part belle au cheminement du héros pour accepter sa destinée, habile métaphore du passage à l’âge adulte.
Le troisième a quant à lui souffert de toutes les tares. En voulant satisfaire à la fois studios et fans, Raimi accouche d’un film boursouflé et bancal. Trop de méchants tue le méchant : l’Homme-sable se révèle être un brave type malchanceux qui veut juste sauver sa fille à coup de billets volés, le second Bouffon vert qui n’a pas le quart de la classe et de la folie de son père ne peut s’empêcher de redevenir gentil une fois par heure, et Venom, le seul qui déclare crânement « j’aime être méchant » bat tous les records en apparaissant moins de 15 minutes à l’image. De son côté, le héros connaît exactement les mêmes problèmes de cœur que dans les films précédents, résultat il pleure devant Mary-Jane, il danse devant Mary-Jane, et à la fin du film il réussit à faire les deux en même temps.
Notons que le personnage de J.J. Jameson, impeccablement incarné par J.K. Simmons, est l’agréable constante des trois films, hilarant en directeur de journal au tempérament de dictateur.
Si la trilogie n’a pas à rougir face à la concurrence, elle aboutit à un projet de reboot moins de dix ans après la sortie du premier film : un bilan en demi-teinte pour une saga qui a fini par se prendre les pattes dans sa toile. Reste des plans aériens magnifiques et des effets visuels réussis.
Iron Man
A sa façon, Iron Man est l’anti batman. Pas sombre ni torturé pour un sou, son personnage est gaffeur, narcissique, noceur, coureur de jupons et ne cache pas le plaisir que lui procure ses pouvoirs. Seul Robert Downey Jr pouvait incarner avec justesse cet extravagant milliardaire qui s’improvise superhéros avant tout par curiosité et désoeuvrement. Le film repose tout entier sur ses épaules, et impose son style drôle et moderne sans difficulté.
Au moins deux suites sont prévues pour le moment, et le personnage semble tout désigné pour être la figure de proue du futur Avengers qui réunira plusieurs héros Marvel dans un même film.
Batman
Redémarrer une franchise telle que Batman n’est pas une mince affaire. C’est pourtant la tâche qu’on a confiée à Christopher Nolan qui s’est montré à la hauteur, en se démarquant des versions de Tim Burton tout en faisant oublier les désastres de Joël Schumacher.
Le style réaliste choisi par le réalisateur n’est pas le plus évident mais s’avère payant. Centré sur l’origine du personnage, le film parvient à décrire le cheminement et même la formation qui ont fait du héros ce qu’il est. Christian Bale se révèle aussi crédible en Bruce Wayne qu’en Batman, Michael Caine tout en flegme et élégance incarne un Alfred idéal. Les seuls bémols viennent des némésis du héros, qui manquent légèrement de charisme (le sac poubelle qui sert de masque à l’épouvantail n’y est pas étranger) et du personnage féminin, desservie par une Katie Holmes peu convaincante.
Ces rares défauts sont gommés de la suite : les scènes de combat sont plus fluides, et Katie Holmes a laissé la place à la talentueuse Maggie Gyllenhaal. La réalisation virtuose combinée à une intrigue riche sans être trop complexe ne laisse aucun temps mort. L’approche résolument adulte permet à Nolan d’aller plus loin et de faire de son film un polar urbain qui se permet même une réflexion politique par moment. Impossible également de ne pas être impressionné par le jeu de Aaron Eckhart touchant en jeune premier qui sombre tout au long du film. Et que dire de Heath Ledger, impressionnant en Joker au point de surpasser Jack Nicholson selon certains.
Si le premier est une introduction plus qu’honorable, c’est sa séquelle qui a définitivement replacé le chevalier de la nuit au panthéon des adaptations de comics. Tous les regards sont maintenant tournés vers Nolan, qui devrait réaliser l’ultime volet dès que son frère aura achèvé le scénario.
Hulk
Le Hulk de Ang Lee est une curiosité dans la mesure où le metteur en scène réussit l'exploit de faire des aventures du géant vert un film sans trop d'action, presque cérébral par certains aspects. Un comble pour le héros colérique ! Les acteurs, sans être mauvais si on excuse un Nick Nolte en roue libre, ont du mal à se situer dans cette adaptation à la limite de l'expérimental.
Le second film est à la fois une suite et un reboot, comprenez par là que l'histoire s'enchaîne presque logiquement avec le premier mais tout est fait pour donner un nouveau départ à la saga. Nouveau casting, nouveau réalisateur, et surtout un retour aux sources : on a droit à de l'action tout au long du film, et le bad guy est cette fois bien physique puisqu'un Tim Roth plus déjanté qu'à l'accoutumée se porte volontaire pour se transformer en Abomination (sorte de Hulk sadique et dégénéré). Edward Norton est convaincant en Bruce Banner dépassé par ses pouvoirs et William Hurt joue avec conviction l'implacable général Ross. Dommage que le film ne brille pas par son originalité et mise uniquement sur le côté spectaculaire.
Si Tim Roth a signé pour deux autres longs métrages, ce n'est pas le cas de Norton et la suite de la saga est pour l'instant en suspens. Le docteur Banner ne sera pas absent des écrans pour autant : Hulk sera présent dans le film Avengers, comme le suggère le caméo de Tony Stark à la fin du film, ainsi que celui de Captain America (mais cette scène était absente de la version projetée en salles)
Les inclassables
V pour vendetta et Watchmen ont un point commun, ils sont tirés de comics d' Alan Moore, qui par principe refuse catégoriquement de participer à l'adaptation de ses oeuvres, qu'il juge dénaturées dès lors qu'elles passent à l'écran (il exige même que son nom n'apparaisse pas au générique).
Du coup, tout dépend de la volonté des cinéastes. V pour Vendetta a bénéficié du savoir faire de James McTeigue, poulain des frères Wachowski. Hugo Weaving excelle en justicier anarchiste masqué et Natalie Portman lui donne la réplique avec conviction. Cerise sur le gâteau, on retrouve même un zeste de la subversion qui caractérise l'oeuvre originale, bien que des aspects de la bd ont été effacés.
Watchmen a eu moins de chance. Disons-le franchement : le roman graphique d'origine est inadaptable. Si Zack Snyder était loin d'être ridicule avec sa version de 300, ici sa virtuosité à l'image ne suffit plus. En résulte un long métrage aux intentions louables, qui en tentant de déconstruire le mythe du superhéros se heurte à une intrigue bien trop complexe et brouillonne, même en 2h40.
Réalisé par Robert Rodriguez et Frank Miller, auteur du roman graphique, Sin City est une réussite inattendue et unique en son genre, qui soumet complètement la mise en scène à une fidélité revendiquée au comic. Si la recette est plutôt risquée (ce qui fonctionne sur papier n'est pas forcément efficace à l'écran), le film réussit son pari en mêlant une esthétique des plus originales à un propos des plus sombres. Chaque plan correspond à une case de bd, et les couleurs également honorent le matériau d'origine : noir & blanc stylisé avec des éclats de couleur vives qui soulignent certains détails, le tout dans une ambiance de Roman Noir violent et halluciné. Le casting regorge de bonnes surprises, le retour de Mickey Rourke et la révélation de Clive Owen en tête. Sans parler des actrices souvent justes, et toutes plus sensuelles que jamais.
Les années 2000 ont été marquées par le retour en force des adaptations de comics sur grand écran. L'avancée des moyens techniques permettant désormais de représenter les super-héros les plus mythiques à l'écran, les studios ont lancé l'offensive avec l'aval des deux maisons mères DC et Marvel, et comme toujours on y trouve du bon et du moins bon.
L'invasion des salles obscures va continuer de plus belle avec les futures productions de Captain America, Thor, The avengers, la suite de Wolverine Origin, X-Men Origin Magneto, le dernier volet de la trilogie Batman de Christopher Nolan, ainsi que les reboots de Superman et Spiderman.
Retour sur une décennie d'adaptations, avec ses hauts et ses bas.
Daredevil et Elektra
On tient avec Daredevil la fine fleur du navet made in Marvel. Casting improbable, intrigue niveau CP, effets spéciaux à l’encan, tout y est.
Inutile de dire que la crédibilité de Ben Affleck en avocat aveugle qui se change en super-héros impitoyable la nuit n’a d’égal que le charisme de Colin Farrell en tueur à gages qui, entre deux lancers de couteaux, a toujours le temps de placer un jeu de mot consternant.
Fait assez singulier dans la généalogie cinématographique, Daredevil a été privé de suite, ce qui se comprend, mais a engendré un spin-off, ce qui se comprend moins. Et si la tueuse ninja jouée par une Jennifer Garner peu convaincue est le point commun des deux adaptations, il est quasi impossible d’établir un lien logique au niveau de l'histoire. Il semble d’ailleurs que les scénaristes eux-mêmes se soient épargnés ce genre de dilemme. Qu’importe si tous les spectateurs ont vu Elektra mourir dans le film précédent, deux incantations prononcées par un Terence Stamp pieds nus dans une ambiance pseudo mystique suffiront à expliquer cette résurrection. Une heure, trente minutes et une absence de scénario plus tard, la perplexité a fait place à l’ennui le plus total.
Les 4 fantastiques
La bd n'est pas à l'honneur avec un premier film poussif, un casting à moitié réussi ( Michael Chiklis dans le rôle de la Chose) donc à moitié raté ( Julian Mcmahon en docteur Fatalis) et une intrigue que même Paco Rabanne pourrait prédire... seul morceau de bravoure : des dialogues qui une fois n'est pas coutume, évitent délibérément d’être asexués, à l’inverse de la tendance qui semble se généraliser dans le genre, et ça bien avant le rachat de Marvel par Dysney. La réplique de Jessica Alba avouant amoureusement « tu fais monter ma température » à son Mister Fantastic de mari reste donc le meilleur moment du second opus.
Superman Returns
Un travail plutôt honnête, mais un accueil mitigé. La promotion de l’époque n’a sans doute pas assez insisté sur la nature de Superman Returns : c’est un remake du second Superman, dont le ton était très léger. Tous ceux qui attendaient un Lex Luthor infaillible et machiavélique ont été déçus par Kevin Spacey qui pourtant suit son cahier des charges : cabotiner en s’inspirant du jeu de Gene Hackman.
Succès inattendu dans certains milieux, le Kryptonien est au passage devenu une icône gay en raison du physique d’éphèbe de son interprète, n’oublions pas qu’il en faut peu pour un héros qui passe son temps en slip rouge. C’est donc un « try again » qui sanctionne le film, lui aussi parti pour connaître les joies du reboot.
Hellboy
Après son travail salué sur Blade 2, Guillermo del Toro a eu la latitude nécessaire pour insuffler à Hellboy toute l'étrangeté qui caractérise son univers. De plus avoir privilégié des comédiens crédibles au détriment de superstars s'est avéré payant. Ron Perlman incarne brillamment ce démon pince-sans-rire qui se lime les cornes, cachant un cœur d'artichaut sous son apparence monstrueuse. John Hurt de son côté livre quelques moments d'émotion.
Le second volet est moins subtil, on sent que le réalisateur espagnol prend plus de plaisir à filmer son bestiaire étoffé de créatures en tout genre que l'évolution des personnages principaux, mais son enthousiasme est communicatif et on profite du spectacle.
Au final on retient deux bons films cohérents qui ne trompent pas sur la marchandise. Si un troisième voit le jour, ce ne sera pas avant trois ou quatre ans selon le réalisateur, occupé par son adaptation de Bilbo le Hobbit.
X-Men
Bryan Singer commence de manière assez scolaire, et le premier volet ne parvient pas à éviter les longueurs dues aux séquences explicatives, pour un concentré d'action pourtant bien mis en scène qui n'arrive qu'à la toute fin. Si Hugh Jackman et Ian Mckellen se détachent du lot, le reste du casting n'est pas transcendant.
X-men 2 est sans conteste le plus réussi, grâce à un scénario plus subtil qu'il n'y paraît. Celui-ci mêle en réalité trois intrigues qui se superposent : l'opposition puis l'union forcée entre bons et méchants mutants, la répression dont ils sont victimes et la découverte des origines de Wolverine. L'équilibre entre action pure et scènes plus calmes est de mise, et la séquence finale est spectaculaire autant que dramatique, avec une Famke Janssen séparant les flots avant de disparaître.
X-men 3 perd avec le réalisateur Bryan Singer tout ce qui faisait le charme du précédent. Brett Ratner ne fait pas dans la finesse, et tout le film n'est qu'un prétexte à une énorme baston finale entre bons et mauvais mutants. Les scénaristes, conscients qu'il s'agit de l'ultime film de la franchise, ont pris un malin plaisir à faire apparaître le maximum de personnages, parfois en dépit du bon sens et souvent sans leur donner aucune profondeur. De plus la conclusion censée clôturer la saga a la consistance d'une jolie queue de poisson.
Si l'ensemble reste assez inégal, la trilogie assume la difficulté des films à héros multiples et malgré tout atteint ses objectifs : ancrer ses personnages dans les problématiques du monde actuel (les difficultés de l'intégration d'êtres différents au sein d'une population craintive), créer des personnages charismatiques (Wolverine et Magneto) et installer l'univers mutant durablement au cinéma, engendrant une série de préquelles et de spin-off.
Spiderman
Le premier opus a posé des bases plutôt correctes, avec un Tobey Maguire crédible et un Sam Raimi dévoué. En dépit de son costume high tech tendance bioman, le personnage du bouffon vert vit assez bien son passage sur grand écran grâce à Willem Dafoe toujours à son aise dans ce genre de rôles.
La suite a également été bien reçue du public et de la critique. Alfred Molina se révèle convaincant en docteur Octopus plus victime que maître de ses tentacules métalliques, et l’histoire fait la part belle au cheminement du héros pour accepter sa destinée, habile métaphore du passage à l’âge adulte.
Le troisième a quant à lui souffert de toutes les tares. En voulant satisfaire à la fois studios et fans, Raimi accouche d’un film boursouflé et bancal. Trop de méchants tue le méchant : l’Homme-sable se révèle être un brave type malchanceux qui veut juste sauver sa fille à coup de billets volés, le second Bouffon vert qui n’a pas le quart de la classe et de la folie de son père ne peut s’empêcher de redevenir gentil une fois par heure, et Venom, le seul qui déclare crânement « j’aime être méchant » bat tous les records en apparaissant moins de 15 minutes à l’image. De son côté, le héros connaît exactement les mêmes problèmes de cœur que dans les films précédents, résultat il pleure devant Mary-Jane, il danse devant Mary-Jane, et à la fin du film il réussit à faire les deux en même temps.
Notons que le personnage de J.J. Jameson, impeccablement incarné par J.K. Simmons, est l’agréable constante des trois films, hilarant en directeur de journal au tempérament de dictateur.
Si la trilogie n’a pas à rougir face à la concurrence, elle aboutit à un projet de reboot moins de dix ans après la sortie du premier film : un bilan en demi-teinte pour une saga qui a fini par se prendre les pattes dans sa toile. Reste des plans aériens magnifiques et des effets visuels réussis.
Iron Man
A sa façon, Iron Man est l’anti batman. Pas sombre ni torturé pour un sou, son personnage est gaffeur, narcissique, noceur, coureur de jupons et ne cache pas le plaisir que lui procure ses pouvoirs. Seul Robert Downey Jr pouvait incarner avec justesse cet extravagant milliardaire qui s’improvise superhéros avant tout par curiosité et désoeuvrement. Le film repose tout entier sur ses épaules, et impose son style drôle et moderne sans difficulté.
Au moins deux suites sont prévues pour le moment, et le personnage semble tout désigné pour être la figure de proue du futur Avengers qui réunira plusieurs héros Marvel dans un même film.
Batman
Redémarrer une franchise telle que Batman n’est pas une mince affaire. C’est pourtant la tâche qu’on a confiée à Christopher Nolan qui s’est montré à la hauteur, en se démarquant des versions de Tim Burton tout en faisant oublier les désastres de Joël Schumacher.
Le style réaliste choisi par le réalisateur n’est pas le plus évident mais s’avère payant. Centré sur l’origine du personnage, le film parvient à décrire le cheminement et même la formation qui ont fait du héros ce qu’il est. Christian Bale se révèle aussi crédible en Bruce Wayne qu’en Batman, Michael Caine tout en flegme et élégance incarne un Alfred idéal. Les seuls bémols viennent des némésis du héros, qui manquent légèrement de charisme (le sac poubelle qui sert de masque à l’épouvantail n’y est pas étranger) et du personnage féminin, desservie par une Katie Holmes peu convaincante.
Ces rares défauts sont gommés de la suite : les scènes de combat sont plus fluides, et Katie Holmes a laissé la place à la talentueuse Maggie Gyllenhaal. La réalisation virtuose combinée à une intrigue riche sans être trop complexe ne laisse aucun temps mort. L’approche résolument adulte permet à Nolan d’aller plus loin et de faire de son film un polar urbain qui se permet même une réflexion politique par moment. Impossible également de ne pas être impressionné par le jeu de Aaron Eckhart touchant en jeune premier qui sombre tout au long du film. Et que dire de Heath Ledger, impressionnant en Joker au point de surpasser Jack Nicholson selon certains.
Si le premier est une introduction plus qu’honorable, c’est sa séquelle qui a définitivement replacé le chevalier de la nuit au panthéon des adaptations de comics. Tous les regards sont maintenant tournés vers Nolan, qui devrait réaliser l’ultime volet dès que son frère aura achèvé le scénario.
Hulk
Le Hulk de Ang Lee est une curiosité dans la mesure où le metteur en scène réussit l'exploit de faire des aventures du géant vert un film sans trop d'action, presque cérébral par certains aspects. Un comble pour le héros colérique ! Les acteurs, sans être mauvais si on excuse un Nick Nolte en roue libre, ont du mal à se situer dans cette adaptation à la limite de l'expérimental.
Le second film est à la fois une suite et un reboot, comprenez par là que l'histoire s'enchaîne presque logiquement avec le premier mais tout est fait pour donner un nouveau départ à la saga. Nouveau casting, nouveau réalisateur, et surtout un retour aux sources : on a droit à de l'action tout au long du film, et le bad guy est cette fois bien physique puisqu'un Tim Roth plus déjanté qu'à l'accoutumée se porte volontaire pour se transformer en Abomination (sorte de Hulk sadique et dégénéré). Edward Norton est convaincant en Bruce Banner dépassé par ses pouvoirs et William Hurt joue avec conviction l'implacable général Ross. Dommage que le film ne brille pas par son originalité et mise uniquement sur le côté spectaculaire.
Si Tim Roth a signé pour deux autres longs métrages, ce n'est pas le cas de Norton et la suite de la saga est pour l'instant en suspens. Le docteur Banner ne sera pas absent des écrans pour autant : Hulk sera présent dans le film Avengers, comme le suggère le caméo de Tony Stark à la fin du film, ainsi que celui de Captain America (mais cette scène était absente de la version projetée en salles)
Les inclassables
V pour vendetta et Watchmen ont un point commun, ils sont tirés de comics d' Alan Moore, qui par principe refuse catégoriquement de participer à l'adaptation de ses oeuvres, qu'il juge dénaturées dès lors qu'elles passent à l'écran (il exige même que son nom n'apparaisse pas au générique).
Du coup, tout dépend de la volonté des cinéastes. V pour Vendetta a bénéficié du savoir faire de James McTeigue, poulain des frères Wachowski. Hugo Weaving excelle en justicier anarchiste masqué et Natalie Portman lui donne la réplique avec conviction. Cerise sur le gâteau, on retrouve même un zeste de la subversion qui caractérise l'oeuvre originale, bien que des aspects de la bd ont été effacés.
Watchmen a eu moins de chance. Disons-le franchement : le roman graphique d'origine est inadaptable. Si Zack Snyder était loin d'être ridicule avec sa version de 300, ici sa virtuosité à l'image ne suffit plus. En résulte un long métrage aux intentions louables, qui en tentant de déconstruire le mythe du superhéros se heurte à une intrigue bien trop complexe et brouillonne, même en 2h40.
Réalisé par Robert Rodriguez et Frank Miller, auteur du roman graphique, Sin City est une réussite inattendue et unique en son genre, qui soumet complètement la mise en scène à une fidélité revendiquée au comic. Si la recette est plutôt risquée (ce qui fonctionne sur papier n'est pas forcément efficace à l'écran), le film réussit son pari en mêlant une esthétique des plus originales à un propos des plus sombres. Chaque plan correspond à une case de bd, et les couleurs également honorent le matériau d'origine : noir & blanc stylisé avec des éclats de couleur vives qui soulignent certains détails, le tout dans une ambiance de Roman Noir violent et halluciné. Le casting regorge de bonnes surprises, le retour de Mickey Rourke et la révélation de Clive Owen en tête. Sans parler des actrices souvent justes, et toutes plus sensuelles que jamais.
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