BITE ME... IF YOU CAN
Bienvenue chez BITE ME ... IF YOU CAN le Sanctuaire
Avant de poster, merci de lire et de valider le règlement intérieur mais aussi de faire votre présentation. Sous la bannière en page d'accueil le bouton portrait est à utiliser pour pouvoir remplir votre profil.
En cas de problème cherchez Tigrou, un membre du Conseil ou l'un de nos gardiens.
Serge Gainsbourg, c'était aussi du cinéma ! Mini_762645Bannire600x150

Rejoignez le forum, c’est rapide et facile

BITE ME... IF YOU CAN
Bienvenue chez BITE ME ... IF YOU CAN le Sanctuaire
Avant de poster, merci de lire et de valider le règlement intérieur mais aussi de faire votre présentation. Sous la bannière en page d'accueil le bouton portrait est à utiliser pour pouvoir remplir votre profil.
En cas de problème cherchez Tigrou, un membre du Conseil ou l'un de nos gardiens.
Serge Gainsbourg, c'était aussi du cinéma ! Mini_762645Bannire600x150
BITE ME... IF YOU CAN
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
-17%
Le deal à ne pas rater :
(Black Friday) Apple watch Apple SE GPS + Cellular 44mm (plusieurs ...
249 € 299 €
Voir le deal

Serge Gainsbourg, c'était aussi du cinéma !

Aller en bas

Serge Gainsbourg, c'était aussi du cinéma ! Empty Serge Gainsbourg, c'était aussi du cinéma !

Message par Alouqua Mer 2 Mar - 23:03

Gainsbourg réalisateur

Je t'aime moi non plus (1976) [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Metteur en scène d'émissions de variétés au début des 70's, Serge Gainsbourg se voit proposer par le producteur Jacques-Eric Strauss de réaliser un long métrage. Attiré par cette idée depuis qu'il a observé le travail d'Abraham Polonsky sur le tournage du Roman d'un voleur de chevaux (dans lequel il fait l'acteur en 1971), il s'attelle à la réalisation de Je t'aime moi non plus, ou l'étrange et déchirante histoire d'amour qui unit une jeune femme androgyne (Jane Birkin, égérie de Gainsbourg) à un homosexuel (Joe Dallesandro... égérie d'Andy Warhol). Ce film d'esthète, qui tourne le dos au réalisme, et aborde un sujet encore tabou, est violemment rejeté, même s'il compte quelques fervents admirateurs, parmi lesquels François Truffaut. Devenu culte, Je t'aime moi non plus est, pour beaucoup, le meilleur film de son auteur, et un des plus grands rôles de Jane B.

Equateur (1983)

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Le deuxième long métrage de Serge Gainsbourg est une commande : adaptation du roman de Georges Simenon Coup de lune, Equateur plonge Francis Huster et Barbara Sukowa dans la moiteur de la jungle gabonaise (1). Entre le récit d'une passion ardente et le portrait au vitriol des colons, le film ne convainc pas, en dépit du travail soigné fait sur la bande-son (Gainsbourg va jusqu'à passer à l'envers des bruits d'oiseaux pour accroitre l'étrangeté...) et de l'audace de certains plans-séquences : Equateur est resté fameux pour un très long plan sur des pagayeurs, copieusement sifflé à Cannes. Lors d'un débat à la Cité de la Musique le 25 octobre 2008, Babeth Si Ramdane se souvenait avec humour d'un commentaire vachard : "Babeth s'est endormie au montage..."

Charlotte for ever (1986)

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Serge Gainsbourg n'aura pas plus de succès avec son troisième long métrage, Charlotte for ever, malgré la présence de sa fille Charlotte, quelques mois après le succès de L'Effrontée et du morceau Lemon incest. On reprochera beaucoup au cinéaste la complaisance avec laquelle il relate, en huis clos, une relation père-fille intense. A propos de ce film très chiadé sur le plan visuel (une caractéristique du cinéma de cet ancien peintre que fut Gainsbourg), le cinéaste reconnaîtra avoir fait une grosse erreur de casting en incarnant lui-même ce père tourmenté : il faut préciser qu'au départ, le rôle était destiné à Christophe Lambert. A noter que Gainsbourg a écrit pour sa fille un album portant le même titre que le film, et sorti simultanément.

Stan the flasher (1990)

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Taxé d'exhibitionnisme à la sortie de Charlotte for ever, Gainsbourg aborde ce sujet, au sens propre (ou sale), dans son quatrième et dernier opus, Stan the Flasher, l'histoire d'un vieux prof (interprété par Claude Berri), nu sous son imper et obsédé par les lolitas. "Il y avait une sorte d'osmose entre nous", avait confié Claude Berri à Allociné en 2004. "J'ai été surpris quand un jour, en le rencontrant rue de Verneuil, il m'a dit : "J'ai ecrit un scénario pour toi, c'est Stan the Flasher...". Quelque part, ce personnage c'était lui, et il souhaitait que ce soit moi qui l'incarne." Babeth Si Ramdane, scripte sur le film, avoue aujourd'hui : "Je devais minuter le scénario. Mais on arrivait seulement à 25 minutes de film ! Il a fallu écrire des scènes sur le tournage pour arriver à la durée d'un long métrage". D'où sans doute l'impression de remplissage qui peut ressortir de ce film truffé d'aphorismes... Sorti un an avant la mort de son auteur, Stan the Flasher marque la première apparition à l'écran d'Elodie Bouchez.

Gainsbourg comédien

L'acteur à tête de fourbe

A la recherche d'un personnage de traître pour le polar Voulez-vous danser avec moi ?, Michel Boisrond engage un jeune chanteur sur la foi de la photo de la pochette du Poinçonneur des lilas. C'est la première apparition au cinéma de Serge Gainsbourg, en 1959. Le trentenaire aux oreilles décollées, dont les ventes d'albums, elles, ne décollent pas, accepte, pour des raisons alimentaires, des petits rôles de fourbes dans des péplums -il fut à l'affiche de 3 d'entre eux : Hercule se déchaîne, Samson contre Hercule et La Révolte des esclaves !

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Films mineurs, rencontre majeure

C'est grâce à son activité de comédien que Serge Gainsbourg rencontre Jane Birkin. Choisi en 1968 pour jouer le rôle principal de Slogan de Pierre Grimblat (le futur créateur de Navarro). Il observe ses jeunes partenaires passer les essais. Parmi elles, la "classieuse" Marisa Berenson, mais surtout une jeune Anglaise qui ne parle pas un mot de français : Jane Birkin. Elle vient de se faire larguer (avec un bébé) par John Barry-compositeur du thème de James Bond -, et lui ne se remet pas de rupture avec Bardot... Formant bientôt l'un des couples plus populaires de la France des années 70, le dandy et l'ingénue constituent la principale attraction de films mineurs et charmants tels que le polar Cannabis (qui bénéficie d'une BO prisée des fans), le très hippie Les Chemins de Katmandou ou encore Le Traître, une curiosité qui vient de sortir en DVD

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Déjà pas très doué pour le playback (il suffit pour s'en convaincre de revoir les nombreuses émissions de variétés auxquelles il a participé), Serge Gainsbourg n'est certes pas un grand acteur, comme il le reconnaît lui-même -il sauve cependant, dans sa filmographie, le méconnu Paris n'existe pas de Robert Benayoun(critique à Positif). Parfois, il joue plus ou moins son propre rôle, comme dans Le Pacha face à Jean Gabin ou dans Je vous aime de son grand ami Claude Berri (1980). Serge Gainsbourg, ou la preuve qu'on peut être un comédien moyen tout en s'imposant comme le roi du cabotinage dans les médias...

Belles BO

Sea, sex et succès

Si ses incursions dans la mise en scène sont pour le moins controversées, et si ses prestations d'acteur n'ont rien d'époustouflant, il est une contribution de Serge Gainsbourg au 7ème art qui fait l'unanimité : son travail de compositeur. Dès 1960, il signe une partition mémorable pour L'Eau à la bouche de Jacques Doniol-Valcroze -titre d'une fameuse chanson. En 68, il compose le magnifique Manon pour Manon 70... mais le réalisateur ne retient pas le morceau, jugé trop noir. A l'inverse, dix ans plus tard, Patrice Leconte décide d'inclure dans la BO des Bronzés, un tube qui a envahi les ondes tout l'été 1978 : Sea, sex and sun.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Un laboratoire

Exercice très particulier... et très profitable, la bande originale de film est pour Gainsbourg un terrain d'expérimentation très fructueux. En écoutant la BO composée pour l'obscur Les Coeurs verts en 1966, on reconnait ainsi la mélodie de Je t'aime moi non plus, une chanson qu'il enregistrera quelques mois plus tard et qui fera le tour du monde... Et c'est pour Le Pacha qu'il enregistre le mythique Requiem pour un con, un titre novateur, avec des sonorités hip-hop avant l'heure. Mais on retrouve aussi sur certaines BO ses obsessions, comme son goût pour les jeux de mots ou l'érotisme. Après avoir décliné l'offre de composer la BO du premier Emmanuelle, il signe celle de Goodbye Emmanuelle : "Emmanuelle n'a pas appris à aimer dans les manuels" / "Emmanuelle a besoin de sa dose de "Je t'aime" annuelle"...

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Lié à Blier

Attardons nous sur le cas de Bertrand Blier, autre provocateur dont la route a souvent croisé celle de L'Homme à tête de chou : celui-ci a signé la partition de son premier long métrage, le polar Si j'étais un espion. En 1974, il refuse de composer la BO des Valseuses -film-culte qui, du coup, reste associé au violon de Stephane Grappelli. Mais en 1986, il écrira celle de Tenue de soirée. Au moment de tourner Merci la vie en 1990, avec en haut de l'affiche une certaine Charlotte Gainsbourg, Blier fait de nouveau appel au chanteur, à qui il veut faire écrire des morceaux pour Bob Dylan et Lou Reed, mais le projet n'aboutira pas. Le film sort le 13 mars 1991, onze jours après le décès de Serge Gainsbourg.

Curiosités...

Anna ose

En 1967, Serge Gainsbourg participe à un long métrage qui occupe une place à part dans son oeuvre : Anna, une comédie musicale réalisée pour le petit écran par Pierre Koralnik. Evénement télévisuel (il s'agit d'un des tout premiers téléfilms en couleurs), ce film à l'esthétique pop très marquée vaut aussi pour sa bande originale : Anna Karina y chante entre autres le célèbre Sous le soleil exactement. Anna est aussi l'une des rares occasions d'entendre Jean-Claude Brialy donner de la voix -même si on comprend assez vite pourquoi il n'a pas poursuivi dans cette voie... A signaler également, au menu de de cette oeuvre au charme fou, une apparition de l'icône Marianne Faithfull-, qui chante en français s'il vous plaît... Longtemps introuvable, Anna vient de sortir en DVD chez Mercury, on vous le recommande chaudement -sous le soleil ou pas !

L'Empreinte Scarface

Lorsqu'on l'interrogeait sur ses influences cinématographiques, Serge Gainsbourg répondait invariablement : le cinéma classique hollywoodien. Et de citer les noms de ses maîtres : Elia Kazan, John Huston, Stanley Kubrick, Orson Welles ou Howard Hawks. Pas étonnant que lorsque France 3 lui demande de réaliser un court-métrage en forme de remake de son film préféré, Serge Gainsbourg choisisse Scarface. Il tourne donc en 1982 une séquence (inventée) mettant en scène Tony (joué par Daniel Duval) et sa soeur Francesca dite Cesca (Jane Birkin), le premier reprochant à la seconde ses fréquentations, la seconde critiquant le premier pour ses activités. A propos de la passion gainsbourienne pour Hollywood, rappelons qu'une des rares chansons qu'il ait consacrées au 7ème art est une évocation de Marilyn Monroe : Norma Jean Baker.

... mais encore

Serge Gainsbourg a réalisé un court métrage (Le Physique et le figuré, 1981) et plusieurs clips. On lui doit le clip de Lemon incest (son sufureux duo avec sa fille) ou Amours des feintes de Jane Birkin, ce qui ne vous surprendra pas trop. Mais saviez-vous qu'il avait aussi réalisé un clip pour Renaud (Morgane de toi) et un autre pour le groupe Indochine (Tes yeux noirs) ?

Ecrire pour des actrices

Les plus belles pour aller chanter

Homme qui aimait les femmes, Serge Gainsbourg était aussi un auteur de chansons qui adulait les actrices. Selon plusieurs témoignages, il se comportait d'ailleurs en studio d'enregistrement avec ses interprètes comme un directeur d'acteurs, précis et exigeant, jusqu'à l'obsession...

Gainsbourg n'est pas le premier à avoir offert des chansons à Brigitte Bardot. Mais celle qui fut son grand amour au milieu des années 60 lui doit quelques perles, de L'Appareil à sous à Bonnie and Clyde en passant par Harley Davidson ou Bubble gum (Si j'pouvais t'balancer comme... / Mais tu m'colles aux semelles comme... / Allez va reviens welcome, mon bubble bubble gum !). Et c'est avec elle qu'il enregistre la première version de Je t'aime moi non plus... Dans les années 60, il écrit pour d'autres comédiennes : Valérie Lagrange (qui obtient un succès avec La Guerilla en 1965), Mireille Darc (l'Hélicoptère en 1969) ou encore Michèle Mercier : celle qui fut l'inoubliable Angélique chante en 1969 La fille qui fait Tchic-ti-tchic

Avant de devenir célèbre grâce au sulfureux duo Je t'aime moi non plus, Jane Birkin était déjà comédienne... avec déjà à son actif un scandale en Angleterre : une scène de Blow Up d'Antonioni, dans laquelle elle est nue. Gainsbourg lui écrira plusieurs albums, y compris après leur rupture au début des années 80. En retour, elle ne cessera d'interpréter ses chansons, y compris après sa mort en 1991...

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Au début des années 80, Gainsbourg écrit un album pour les deux plus grandes stars du cinéma français : Catherine Deneuve et Isabelle Adjani. Dans la foulée du film Je vous aime, dans lequel on entend le duo Dieu fumeur de havanes, il conçoit pour la première l'album Souviens-toi de m'oublier en 1981. Deux ans plus tard, il signe pour la deuxième un 33 tours qui contient le hit Pull marine (clip réalisé par Luc Besson). A noter que Gainsbourg compose cet album parallèlement au plus célèbre disque de Jane Birkin, Baby Alone in Babylone. Depuis, Deneuve avait le projet d'enregistrer un disque composé par son ex-gendre Benjamin Biolay, mais cela n'a pas abouti. Quant à Adjani, elle a enregistré en 2007 un disque produit par Pascal Obispo, mais l'objet tarde étrangement à sortir dans le commerce...

Et les garçons ?

Plusieurs acteurs-chanteurs ont aussi interprété du Gainsbourg : Philippe Clay, Jean-Claude Pascal, Serge Reggiani et surtout Jacques Dutronc (qui, lui, a bien sûr d'abord été célèbre comme musicien). Et dans Ce sacré grand-père (en 1968), Gainsbourg chante un duo émouvant avec Michel Simon, L'Herbe tendre -scène qui n'était pas prévue dans le scénario... Et en 1970, Bourvil enregistre avec Jacqueline Maillan une reprise humoristique du duo sensuel Je t'aime moi non plus.

Projets avortés

Réalisateur de quatre longs métrages seulement, Serge Gainsbourg a eu de nombreux autres projets de films qui n'ont jamais vu le jour.

Blackout... out

Le projet le plus avancé -à tel point que le scénario a été publié- est certainement Blackout, un film, qui aurait dû se tourner au début des années 80, et dont l'action se passe dans une villa hollywoodienne, avec pour tout éclairage les phares d'une Cadillac. Un triangle amoureux, avec deux femmes (Jane Birkin et Isabelle Adjani, dont le compagnon d'alors, Bruno Nuytten, est pressenti pour être le chef-opérateur) et un homme. Pour ce dernier, le réalisateur veut Robert Mitchum. Il le rencontre et lui fait lire son scénario, mais l'acteur n'est pas emballé par le rôle, celui d'un homme plutôt antipathique, qui veut tuer sa femme. Il envisage d'autres comédiens (de Dirk Bogarde à Alain Delon en passant par Terence Stamp et même... Roman Polanski !) mais tous passent leur tour.

Léautaud, Vian...

Après Charlotte for ever, il songe à tourner un film consacré à l'écrivain Paul Léautaud, mais y renonce rapidement. Un long métrage sur le sujet verra le jour en 1989, Comédie d'amour avec Michel Serrault. Il envisage également de réaliser une adaptation de J'irai cracher sur vos tombes de Boris Vian, le poète qui fut l'un des premiers à repérer ses talents de chanteur, et à qui il a dédié son film Je t'aime moi non plus en 1976. Peu avant sa mort, Serge Gainsbourg déclare qu'il souhaite réaliser une libre adaptation de Robinson Crusoe de Daniel Defoe, avec dans le rôle principal Christophe Lambert.


Deux souvenirs de Jane Birkin

Rencontrée en 2007 à l'occasion de la sortie de son film à tiroirs Boxes, Jane Birkin a évoqué au micro d'AlloCiné deux projets qui ne se sont pas concrétisés :

Un homme et un poupon

"Je te laisse poupon, c'est un scénario que je n'ai jamais réalisé et je le regrette. C'était pas mal, mais je l'ai oublié dans un café. Je l'avais écrit pour Serge et pour Lulu, qu'il venait d'avoir. Son rôle, c'était celui d'un pianiste dans un bar de travestis, comme l'avait été son père. Sa girlfriend le quitte et le matin il se retrouve avec ce bambin d'un an, un truc d'Air France autour du cou, et marqué dessus : "Je m'en vais, mais je te laisse Poupon". Peu à peu, cet homme, qui n'a jamais été capable de faire un biberon, commence à se démerder avec ce bébé. Les travestis du cabaret jouent avec le bébé pendant que lui est sur scène, il double les queues de taxi où les femmes attendent en disant "Moi, j'ai Poupon". Et au moment où sa vie avec Poupon commence à être gaie, la femme revient et dit "J'avais laissé Poupon pour que tu partes, et maintenant j'ai trouvé un mec donc je le reprends." Il demande s'il peut avoir une dernière cigarette, comme un condamné, et il se tue... Serge n'a jamais su, Lulu non plus. Je n'ai osé le montrer à personne. Et un jour dans les journaux, je vois qu'on parle d'un nouveau film : Trois hommes et un couffin !

Un homme et une poupée

"Je me souviens que Serge, au moment de Je t'aime, moi non plus, avait eu l'idée d'un film sur un type qui commande une poupée gonflable du Japon. Il couche avec la poupée, en tombe amoureux, lui met des bijoux, l'emmène au Fouquet's... Ca finissait dans la Seine : lui se noyait mais la poupée flottait, sa bouche, ses yeux, son cul tout craquelés. Et juste après est sorti le film Grandeur nature avec Piccoli sur le même sujet. C'etait une idée dans l'air, parce que tout à coup on pouvait acheter des poupées. J'en avais acheté une pour Serge d'ailleurs. C'est pas très érotique : ça sent comme les canards dans lesquels tu mets les enfants sur la plage. C'est devenu quotidien alors que quand Serge avait écrit ça, c'était comme une idée sexuelle inédite à la Dali."

Le film de Joann Sfar

Certes, la chanson Elisa fonctionne comme un leitmotiv dans le film homonyme de Jean Becker avec Vanessa Paradis (1995). Certes, dans Boxes de Jane Birkin (2007), le personnage qu'interprète Maurice Bénichou rappelle fortement L'Homme à tête de chou. Mais jusqu'à présent, aucun réalisateur n'avait osé évoquer au cinéma la vie et l'oeuvre de ce héros national qu'est devenu Serge Gainsbourg...

Il fallait toute l'audace de Joann Sfar, dessinateur de BD reconnu, pour relever un tel défi. Serge Gainsbourg : vie héroïque, évocation de la vie et de l'oeuvre de cette figure marquante de la vie culturelle française du XXe siècle, sort en salles ce 20 janvier. Le rôle principal est tenu par Eric Elmosnino, davantage connu comme comédien de théâtre. Il est entouré de Laetitia Casta (Brigitte Bardot), Anna Mouglalis (Juliette Gréco) Philippe Katerine (Boris Vian), Mylène Jampanoï (Bambou), Sara Forestier (France Gall) et Yolande Moreau (Fréhel). Jane Birkin a les traits de Lucy Gordon, actrice aperçue entre autres dans Les Poupées russes, qui a mis fin à ses jours peu après la fin du tournage -elle allait avoir 29 ans. Ce tragique événement ne rend que plus troublante la séquence au cours de laquelle elle interprète la chanson Le Canari est sur le balcon ("Avant d'ouvrir le gaz / elle pense à son canari / Avant d'en finir une fois pour toutes avec la vie...")

Serge Gainsbourg : vie héroïque (avec pour sous-titre, à la demande de Jane Birkin, Un conte de Joann Sfar) revient de façon chronologique sur les différentes étapes de la vie personnelle, sentimentale et artistique de Serge Gainsbourg, tout en insistant sur certains épisodes déterminants : l'enfant juif qui porte l'étoile jaune ou le jeune homme complexé par son physique. Une des audaces de Joann Sfar est d'avoir conçu un personnage, baptisé La Gueule, qui représente un double de Serge Gainsbourg. Interprété par Doug Jones(alias Pan dans Le Labyrinthe de Pan ou Abe Sapien dans Hellboy), il reflète la dualité de Serge Gainsbourg, l'homme qui chanta Dr Jekyll et Mr Hyde et s'inventa à la fin de sa vie le personnage de Gainsbarre.

Pour aller plus loin

A lire : un ouvrage entier est consacré aux rapports qu'entretenait Serge Gainsbourg avec le Septième art : Le Cinéma de Gainsbourg, affirmatif ! de Alain-Guy Aknin, Philippe Crocq et Serge Vincendet (Editions du Rocher). La biographie de référence, qui vaut en particulier pour la richesse de ses témoignages, reste celle de Gilles Verlant (Albin Michel), qui fait d'ailleurs une apparition dans le film de Joann Sfar. Un bel album réunissant les photographies de Tony Frank, qui fut un ami de Serge Gainsbourg, est paru récemment aux Editions du Seuil.

A écouter : Grand spécialiste de la musique de film, Stéphane Lerouge a concocté un précieux coffret de 3 CD, riche en raretés, Le Cinéma de Serge Gainsbourg (collection Ecoutez le cinéma). Ceux qui souhaitent entendre les voix d'actrices comme Mireille Darc, Anna Karina ou Catherine Deneuve (mais pas seulement...) peuvent se procurer le coffret Mister Melody (4 CD, Mercury)
Alouqua
Alouqua
Administratrice
Administratrice

Messages : 4114
Points : 7624
Date d'inscription : 29/09/2010
Age : 46
Localisation : Entre les pages d'un livre

http://www.lmedml.fr/

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum