Eastwood sans Clint

Par le passé, il est parfois arrivé à Clint Eastwood de ne pas apparaître dans ses propres films. Depuis quelques années, la tendance s'accentue. Dernier exemple en date : "Au-delà". Tour d'horizon de ses productions de Eastwood sans Clint.

Dossier coordonné par Vincent Garnier

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Breezy (1972)

Deuxième réalisation d'Eastwood, un an après Un frisson dans la nuit, le film est un échec commercial retentissant. Le réalisateur en tire les leçons. Conscient de sa popularité en tant que comédien, Eastwood apparaîtra dans tous ses films jusqu'à Bird, soit 16 ans après Breezy.

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Bird (1988)

Avec Bird, Eastwood s'efface derrière sa caméra pour la première fois depuis 16 ans. Sélectionné en compétition officielle au festival de Cannes - Forest Whitaker en repartira avec un prix d'interprétation -, le film récolte un joli succès public en France, attirant quelque 800 000 spectateurs. A noter que Bird marque le premier accrochage entre Eastwood et Spike Lee, ce dernier reprochant à son aîné de s'être accaparé une icône de la communauté afro-américaine. Les deux hommes auront, quelques années plus tard, un nouvel échange houleux, cette fois à propos de l'absence de soldats noirs dans Mémoires de nos pères.

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Minuit dans le jardin du bien et du mal (1998)

Minuit dans le jardin du bien et du mal est tourné à Savannah (Géorgie), tout comme The Gingerbread Man de Robert Altman. Adaptant le roman éponyme de John Berendt, Clint Eastwood plonge dans un univers d'ambiguïté (moral et sexuel). Entre Bird et Minuit dans le jardin du bien et du mal, Eastwood a laissé passer 10 ans. Le rythme va dès lors aller s'accélérant puisque seulement 5 ans sépareront Bird et Minuit dans le jardin du bien et du mal et Mystic River.

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Mystic River (2003)

Après un passage à vide (de courte durée), Eastwood revient aux affaires avec cette adaptation d'un roman de Dennis Lehane. Comme à son habitude, le maître convoque la fine fleur du cinéma américain. Le film, présenté au festival de Cannes, repartira bredouille. L'Académie des Oscars, elle, distnguera Sean Penn (Meilleur acteur) et Tim Robbins (Meilleur second rôle).

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Mémoires de nos pères (2006)

Eastwood sort du triomphe, public et critique, de Million Dollar Baby. Il a alors toute lattitude pour réaliser un double-film monumental autour de la bataille d'Iwo Jima. Eastwood entame son diptyque en épousant le point de vue américain. Quelques mois plus tard, Lettres d'Iwo Jima sort sur les écrans.

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Lettres d'Iwo Jima (2007)

Après avoir partagé le sort et les angoises des GI's dans Mémoires de nos pères, Eastwood passe dans le camp nippon pour suivre la bataille parmi les soldats de l'armée japonaise.

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L'Echange (2008)

Voilà trois ans que Clint Eastwood n'est plus apparu sur un écran de cinéma. Il aurait pu jouer le rôle principal de L'Echange s'il n'était ce petit détail de rien : le héros du film est une héroïne. Venu présenter sa 28ème réalisation en compétition à Cannes en 2008, Eastwood ne recueille qu'une récompense de consolation, un prix spécial du jury pour l'ensemble de sa carrière. Pour l'anecdote, le réalisateur dirige ici John Malkovich, à qui il avait donné la réplique dans Dans la ligne de mire de Wolfgang Petersen, en 1993.

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Invictus (2010)

Pour sa trentième réalisation, Clint Eastwood reste derrière la caméra, histoire de mieux arbitrer la victoire de l'Afrique du Sud lors de la Coupe du Monde de rugby de 1995 (et peut-être aussi parce qu'il a déclaré que Gran Torino marquait sa dernière apparition à l'écran). A cette occasion, il fait connaissance avec Matt Damon, et retrouve Morgan Freeman pour la troisième fois, après lui avoir permis de remporter deux Oscars, avec Impitoyable et Million Dollar Baby. Sauf que, ce coup-ci, le comédien ne réalisera pas le coup du chapeau...

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Au-delà (2011)

Un an après avoir convoqué la figure légendaire du combat contre l'Apartheid, Eastwood plonge dans le surnaturel avec trois histoires de revenants. A 80 ans, le cinéaste s'interroge sur la mort et les forces de l'esprit... Pour la première fois, on se surprend à constater que le monsieur n'est plus si jeune. Et s'il ne débordait pas de projets (notamment son J. Edgar, très attendu), on s'inquièterait même un peu.