La confrérie de la dague noire

Le début de ma lecture fut assez laborieux; le mythe du vampire est revisité sous un autre angle: certe ils ne peuvent pas s'exposer au soleil (sauf cas rare de "sang-mêlés"), il boivent du sang MAIS seul le sang d'un vampire de sexe opposé peut les faire subsister, les femelles sont fertiles une fois par décennie et pendant un cycle court, elle ne peuvent avoir qu'un "hellren" alors que les mâles peuvent avoirplusieurs "shellanes"... Bref des règles et des codes assez spéciaux pour une société dont la population ne cesse de décroître.

C'est pour cela qu'existe La confrérie de la dague noire. 6 membres sur-entraînés, des combattants hors pairs mais tous ont un secret, une malédiction ou une particularité qui les rends si spéciaux... en plus de leurs spécificités physiques. Vous me direz mais qu'ont-il d'attirant pour en faire une série? J'ai eu exactement la même réaction: une bande de bourrins, un tantinet machistes, primitifs de par leurs langage et leur attitude.

L'histoire est ici centrée sur Kohler, chef charismatique (et assez dédaigneux) de la Confrérie, ainsi que l'héritier du trône des vampires; malheureusement son passé sombre l'a poussé à devenir un tueur, assassin et manieur d'armes hors pair plutôt qu'un roi qui rassemble et protège son peuple plus "pacifiquement". Son opinion quand à cet héritage est un peu lourd à force, du genre "non je ne veux pas en entendre parler", "je ne serais pas un bon roi", ect... Après que l'on découvre ce qui l'a "traumatisé" à ce propos, mon jugement s'est un peu adoucit -quoi que- mais il fait preuve d'un entêtement limite casse-pied et sans arguments.

Sa relation avec sa "shellane" est elle aussi teinté de machisme pur, il ne la côtoie que lorsqu'il a besoin de prenndre son sang. Aucun contact intime, aucune parole chaleureuse ou réconfortante, aucun échange ni dialogue digne de ce nom; pourtant il lui a clairement fait comprendre qu'elle pouvait s'en aller puisque cet attachement n'est pas réciproque... mais cette pauvre Marissa s'entête à s'accrocher à lui comme une nauvragée à sa bouée... Mais quelle cruche!

Je n'ai pas accroché à son personnage de nunuche vampiresse-au-sang-presque-pur-qui-sort-avec-le-chef-mais-qui-est-toujours-vierge, elle fait trop ingénue, prude et laisse trop facilement ses sentiments dominer (même si c'est le cas de beaucoup de monde par la suite). Sa relation avec Kohler est un désastre pourtant elle reste et continue d'espérer depuis des siècles; elle dédaigne son frère qui fait tant d'efforts pour essayer de sauver ceux de son espèce et que sa soeur reprenne goût à la vie et au partage des moments les plus simples avec lui.

Venons-en à l'autre personnage central de cette histoire: Beth. C'est une jeune femme qui mène une vie tranquille (banale même), entre boulot, recherche d'information et sortie dans les bars pour se détendre. Jusqu'au jour où elle va rencontrer une armoire à glace dans son jardin et découvrir qui elle est... La fille de Audazs, l'un des membres les plus respectés de la Confrérie et unique héritière de sa fortune. Malheureusement, en tant que"sang-mélé", sa transformation ne va pas tarder et Kolher a décidé d'honorer la promesse qu'il a faite à son frère d'armes, soit la protéger et la prendre sous son aile.

La rencontre se fait en plusieurs temps, lors de la 2nde venue de Kolher chez Beth, celle-ci minaude et se met dans une situation pitoyable afin qu'il la "prenne" violemment. Oui bon le vampire avait prévu un cigare a effets "relaxants" pour qu'elle soit moins effrayée que la première fois mais le résultat obtenu est déconcertant, voire même absurde; la jeune femme est un peu stupéfaite par cete visite, puis elle se met à se tortiller et essaye d'attirer Kohler à elle... et finit par parvenir à ses fins. Pour un vampire multi-centenaire au coeur de verre, il craque bizarrement vite. J'ai vraiment trouvé ça peu crédible et un peu "gros". C'est ainsi que leur relation va débuter, après une nuit de "débauche sexuelle" qui va tous les 2 les bouleverser.

Vous l'aurez aisément compris, ce début de roman m'a laissé perplexe; un étalage de mâles qui transpirent la testostérone, des muscles, des armes et quelques (rares) manifestations d'un cerveau... en gros des rustres aux manières douteuses, sans tact et ayant chacun leurs démons. Mais qui voudrait de tels brutes? J'ai vraiment eu du mal à m'attacher aux personnages, quel qu'ils sont, peut-être un peu moins avec Beth à cause de la tentative de viol dont elle a été victime, on ne peut que compatir. Malheureusement, une fois son aventure avec Kohler conrcétisée, elle devient trop influençable malgré son fort caractère, et devient assez insupportable. C'est dommage car on a envie de s'attacher à elle, c'est une battante, elle a une forte personnalité et un caractère bien trempé mais lors de son entrée dans l'univers vampiresque elle "s'amolli".

Parmi ces personnages irritant, Butch gagne aussi le pompom! Un flic aux méthodes bourrues et fracassantes, mais qui n'hésites pas à tout donner pour sauver la veuve et l'orphelin, mais son caractère est des plus déplorable. Il s'enfonce dans les bars pour oublier sa solitude et le monde dans lequel il vit... avant de lui aussi tomber chez les vampires.

Et ce M. X que l'on croise régulièrement, un éradiqueur; lui qui fut un jour humain est devenu aussi noir à l'intérieur que ses cheveux sont blancs. Il se croit supérieur à l'humanité car LUI est libéré des besoins vitaux et primitifs, LUI tue par plaisir et n'en éprouve aucune émotion, LUI est devenu le chef des éradiqueurs... Non mais oh c'est bon l'égo surdimentionné, la fierté d'être une "espèce" à part et d'avoir une sorte de "mission" donnée par l'Omega est synonyme de privilègeça devient saoûlant là aussi! J'espère juste que dans les autres tomes nous n'aurons pas ces passages dans la tête d'un éradiqueur car se sont des personnages vraiment ignobles, lassant et froids. A chaque passage avec M. X, je n'avais qu'une envie, passer à un autre chapitre quitte à louper des évènements cruciaux.

Pour ce qui est de l'écriture là aussi on repassera; entre les phrases achées et prononcées comme des analphabères, la structure et l'organisation de ces phrases, j'ai eu du mal à suivre sans me relire parfois plusieurs fois avant de bien comprendre un dialogue par exemple. La vulgarité est aussi de mise, bon à force on est habitué mais ça renforce l'impression déjà omniprésente que l'on a à faire à des hommes bourrés de muscles mais avec un petit pois dans la tête, et leurs goûts musicaux sont vraiment à chier (oui bon chacun ses affinités mais là... hum!). Il n'y a que lorsque Fritz, M. X et (pas mal de fois aussi) Beth parlent que l'on prend plaisir à avancer dans l'histoire.

Passons aux points positifs (eh oui il y en a!): comme je le disais au dessus, Fritz le majordome est vraiment un personnage agréable, serviable depuis toutes ces années et ces siècles mais qui garde la même passion à être au service de ses maîtres. C'est un brave homme que j'espère retrouver dans les prochains tomes. Ensuite, la romance entre Kohler et Beth a ebau être une succession de blabla et de sexe, la jeune femme arrive par on ne sait quel miracle à adoucir le guerrier et il en devient plus doux et supportable. Nous découvrons une part cachée de lui, une part privée et dououreuse, qui donne une autre image de lui. Après que Beth eu subit sa transformation, on a là aussi un autre angle vis-à-vis des autres membres de la Confrérie. Il en deviendraient presque agréables malgré leurs défauts physiques, et leurs personnalités forment un tout une fois réunis qui est un fait assez surprenant à lire. La fin laisse présager un tournant dans l'Histoire des vampires, un renouveau pour Kohler et la Confrérie, et s'il n'y aurait pas eu ce détail, je ne sais pas si l'envie d'aller plus loin aurait été là.

En résumé, un premier tome qui pose les bases, nous présente ce système en paralèlle du nôtre qui doit être protégé par des "élus" portant chacun un fardeau mais qui ne sont que des rustres sur pattes. L'arrivée de Beth va créer un bon nombre de surprise ainsi qu'un tournant dans la vie de chacun en particulier la sienne. Une histoire assez barbante tout au long, mais des éléments inattendus et quelque peu captivant rehaussent l'intérêt et ma curiosité l'emportant, j'espère que la suite ira crescendo comparé à ce début.